DENIS BETOULLE … FACTEUR D’ARCS !!!
Présentation
Né en 1962, je suis originaire du Tarn. Comme beaucoup de gamin, je me suis intéressé à l’archerie et je me suis inscrit dans un club de tir à l’arc (Les Archers du Sidobre à Castres). Mon activité professionnelle dans l’environnement m’a amené dans le département de la Dordogne où je me suis installé avec ma famille en 1992. C’est en 1995 que je participe pour la première fois aux jeux de la préhistoire aux Eyzies de Tayac (Gorges d’enfer).
Là, j’y ai rencontré des personnes passionnées et passionnantes avec beaucoup d’humour. Nombres d’entre eux sont devenus des amis avec qui nous avons partagé notre passion de l’archerie entre autres.
D’autres rencontres d’artisans en dehors du monde de l’archerie mon permis d’évoluer dans la facture d’arcs (notamment sur le travail du bois). Mais aussi la littérature dans le domaine de l’archerie en anglais au début puis en français et plus récemment avec internet.
Depuis 2009, j’exerce de façon professionnelle la fabrication d’arcs et la fabrication de colle de vessie natatoire d’esturgeon.
Le travail des matériaux, la réalisation de nombreux essais d’arcs mon permis d’apprendre la matière. Les échecs font partie de l’apprentissage. Il faut se remettre en question sans cesse et savoir apprendre de ces échecs.
En écrivant ces quelques lignes, je n’ai aucune prétention. Je souhaite partager ma passion de l’archerie, la facture d’arcs et pouvoir partager et transmettre à mon tour ce que j’ai appris de mon expérience et le savoir reçu d’autres personnes.
PRESENTATION
Né en 1962, je suis originaire du Tarn. Comme beaucoup de gamin je me suis intéressé à l’archerie et je me suis inscrit dans un club de tir à l’arc (Les Archers du Sidobre à Castres). Mon activité professionnelle dans l’environnement m’a amené dans le département de la Dordogne où je me suis installé avec ma famille en 1992. C’est en 1995 que je participe pour la première fois aux jeux de la préhistoire aux Eyzies de Tayac (Gorges d’enfer).
Là, j’y ai rencontré des personnes passionnées et passionnantes avec beaucoup d’humour. Nombres d’entre eux sont devenus des amis avec qui nous avons partagé notre passion de l’archerie entre autres.
D’autres rencontres d’artisans en dehors du monde de l’archerie mon permis d’évoluer dans la facture d’arcs (notamment sur le travail du bois). Mais aussi la littérature dans le domaine de l’archerie en anglais au début puis en français et plus récemment avec internet.
Depuis 2009, j’exerce de façon professionnelle la fabrication d’arcs et la fabrication de colle de vessie natatoire d’esturgeon.
Le travail des matériaux, la réalisation de nombreux essais d’arcs mon permis d’apprendre la matière. Les échecs font partie de l’apprentissage. Il faut se remettre en question sans cesse et savoir apprendre de ces échecs.
En écrivant ces quelques lignes je n’ai aucune prétention. Je souhaite partager ma passion de l’archerie, la facture d’arcs et pouvoir partager et transmettre à mon tour ce que j’ai appris de mon expérience et le savoir reçu d’autres personnes.
PRESENTATION
Né en 1962, je suis originaire du Tarn. Comme beaucoup de gamin je me suis intéressé à l’archerie et je me suis inscrit dans un club de tir à l’arc (Les Archers du Sidobre à Castres). Mon activité professionnelle dans l’environnement m’a amené dans le département de la Dordogne où je me suis installé avec ma famille en 1992. C’est en 1995 que je participe pour la première fois aux jeux de la préhistoire aux Eyzies de Tayac (Gorges d’enfer).
Là, j’y ai rencontré des personnes passionnées et passionnantes avec beaucoup d’humour. Nombres d’entre eux sont devenus des amis avec qui nous avons partagé notre passion de l’archerie entre autres.
D’autres rencontres d’artisans en dehors du monde de l’archerie mon permis d’évoluer dans la facture d’arcs (notamment sur le travail du bois). Mais aussi la littérature dans le domaine de l’archerie en anglais au début puis en français et plus récemment avec internet.
Depuis 2009, j’exerce de façon professionnelle la fabrication d’arcs et la fabrication de colle de vessie natatoire d’esturgeon.
Le travail des matériaux, la réalisation de nombreux essais d’arcs mon permis d’apprendre la matière. Les échecs font partie de l’apprentissage. Il faut se remettre en question sans cesse et savoir apprendre de ces échecs.
En écrivant ces quelques lignes je n’ai aucune prétention. Je souhaite partager ma passion de l’archerie, la facture d’arcs et pouvoir partager et transmettre à mon tour ce que j’ai appris de mon expérience et le savoir reçu d’autres personnes.
QUELQUES PARUTIONS DE MAGAZINES
QUELQUES PARUTIONS DE MAGAZINES
QUELQUES PARUTIONS DE MAGAZINES
Vessies séchées d’esturgeons
A Partir de 45€ les 100 Grammes
Découvrez la vessie natatoire d’esturgeon séchée, un ingrédient naturel rare et prisé, idéal pour les amateurs de produits authentiques et de qualité supérieure. Issue des meilleurs esturgeons, notre vessie natatoire est soigneusement séchée pour préserver toutes ses propriétés et garantir une pureté exceptionnelle.
Voir la Fiche Complete
Granule de Colles Natatoire d’Esturgeons
A Partir de 65€ les 100 Grammes
La colle de vessie natatoire d’esturgeon est la meilleure des colles animales. Elle est particulièrement recommandée pour : la marquèterie Boulle, l’encollage des tissus en fibres naturelles et le papier, liant en peinture, la restauration, l’ébénisterie, la lutherie, l’enluminure, le collage de la corne, l’ivoire, la nacre, l’écaille, les filets de laiton (avec un additif que nous pouvons vous proposer), etc….
Sa souplesse et sa force d’accroche en font la meilleure colle naturelle pour le collage des arcs composites faits de corne, de bois et de tendon.
Voir la Fiche Complete
FABRIQUER VOTRE PROPRE ARC:
DENIS BETOULLE… FACTEUR D’ARCS
La redécouverte à Sorges, en plein Périgord Blanc, d’une technique de pointe raciné dans la tradition.


Les arcs simples n’ont été qu’un « round d’entrainement », si j‘ose dire.
Les arcs sont presque aussi vieux que l’homme… S’ils ont toujours été fabriqués à partir de matériaux naturels, leur technique de fabrication à beaucoup évolué au fil du temps ; néanmoins, la technique des arcs composites bois/tendon/corne vieux de 2500 ans et retrouvés dans les tombes des nomades des steppes d‘Asie centrale est toujours d’actualité. Parmi la douzaine de facteurs d’arcs traditionnels que compte la France, Denis Betoulle est le seul, à ma connaissance, qui ait fait le choix de travailler exclusivement avec des matériaux naturels, alors que ses confrères travaillent tous avec de la fibre de verre. D’une certaine manière, tout à commencé en 1985, lorsque notre homme, qui pratiquait le tir nature (avec un arc moderne Damon Howatt Hunter Recurve), a ressenti le besoin de fabriquer lui-même ses armes 4 partir des matériaux les plus naturels possible.
La véritable impulsion à cependant été donnée en 1995 lors de sa participation aux championnats européens de tir aux armes de jet préhistoriques, aux Eyzies-de-Tayac en Dordogne, pour lesquels chaque participant devait fabriquer son propre matériel… bien entendu, exclusivement a partir de matériaux naturels, Comme on peut s‘en douter, l’information sur le sujet n‘était pas très abondante et seuls quelques rares livres anglais présentaient des techniques de base rudimentaires. Au fil du temps, des
recherches et des rencontres, Denis Betoulle a pu retrouver (réinventer !} des techniques de fabrication traditionnelle. Les arcs simples n’ont été qu’un « round d’entrainement », si j‘ose dire.

Pointes de Fleches en FER pour la Chasse

L’outillage d’un fabricant d’arcs est rudimentaire : une plane, une râpe et quelques racloirs de forme tuités dans une vieille lame de scie à ruban.

Poingée renforcé par Collage de Tendons

Extrémité en Corne

Au 1er plan, arc moderne en bois et fibre de verre.

Maintenant, avec internet, il es plus facile de se procurer de la litérature sur le sujet.

l’ane en bois est toujours refendue au coutre et non débitée à la scie circulaire.

Très rapidement, il s’est spécialisé dans les arcs renforcés en tendon puis, à partir de 2004, dans les arcs composites conçus à partir d’une âme en bois, de tendon sur le dos, et d’un ventre en corne.
Les matériaux
Dans la fabrication d’un arc composite, le choix des matériaux est essentiel. Le bois ne pose pas de réel problème d’approvisionnement, sauf pour le bambou (et encore, à condition de ne pas tenir compte de l’importante bambouseraie d’Anduze dans le Gard), puisque les sources sont locales. Bien qu’un grand nombre d’essences puissent être utilisées pour la réalisation des armes, les plus travaillées sont le frêne, le robinier et l’érable. Les Japonais utilisent le bambou et le mûrier. En ce qui concerne la fourniture de colle, de tendon et de corne, c’est une autre paire de manches et Denis Betoulle a dû dépenser une grande somme d’énergie pour pouvoir mettre en place une filière régulière d’approvisionnement, ce qui aujourd’hui est chose faite. Au début, les tendons étaient ceux des cerfs tués par les chasseurs locaux, maintenant ce sont des tendons d’autruche, plus faciles à se procurer auprès d’éleveurs de la région (comme dans le cochon, tout est bon dans l’autruche !). La corne est plus difficile à trouver, d’autant plus que la meilleure, tant au niveau des dimensions que des propriétés mécaniques, est celle fournie par les buffles d’eau (pas très fréquents dans les pâturages périgourdins !).
«Je me suis d’abord intéressé aux arcs composites mongols et chinois, puis turcs et persans. »
La corne de zébu {rare, elle aussi, dans les pâturages locaux !) peut certes également convenir, mais offre des qualités mécaniques moindres. En ce qui concerne la colle, le problème a vite été réglé : Denis Betoulle à dû la fabriquer lui-même à partir de vessies natatoires d’esturgeon voir plus loin).
« Mes arcs ne sont pas des copies à proprement parler, mais j’essaye de travailler en respectant les principaux critères des différents styles. »
Techniques de fabrication
Dans le principe, la technique de fabrication des arcs composites est simple : on part d’une âme (morceau de bois que l’on refend et façonne à la forme voulue) que l’on recouvre, par collage à la colle de poisson, sur le ventre d’un morceau de corne le buffle, et sur le dos de tendons d’autruche. Dans la réalité, il en va tout autrement et leur fabrication est longue et complexe, d’autant plus que la réunion de ces différents éléments se fait par collage à plat chant. En ce qui concerne les arcs simplement
enforcés par tendons, la technique est plus simple : il suffit de recouvrir généreusement le bois de cole fluide et chaude et d’appliquer les tendons défibrés et gorgés de colle, également chaude, à saturation.

Dans mon travail sur les arcs renforcés en tendons, j’ai été très inspiré par les arcs arnérindiens où le renfort en tendons est une technique couramment utilisée, surtout pour les indiens des plaines et de la côte ouest !

Mise en forme d’un Arc Composite.

ARC RENFORCE PAR TENDONS

1er étape: Imbibez à saturation les tendons défibrés.

2eme étape: Appliquez les tendons défibrés sur l’âme en bambou.


4eme étape: Vous pouvez accelerer le sechage par la presentation sur une plaque chaude


1ere chauffe des vessies

Nettoyage par grattage.
COLLE DE VESSIE NATATOIRE D’ESTUGEON


Cuisson Finale

Granulés déshydratés et prets à l’emploi de colle de vessie natatoire d’esturgeon.

Réchauffement et Assouplissement d’un arc composite avant sa mise sous tension et le montage de la corde

La colle de vessie natatoire d’esturgeon
Le collagène constituant cette colle est extrait de le vessie natatoire d’esturgeon. Pour son approvisionnement, Denis Betoulle utilise des vessies en provenance directe d’une pisciculture proche de son domicile (un bon point pour le bilan carbone) Bien que de nombreuses espèces de poissons possèdent une vessie natatoire pouvant être utilisée pour la production de colle, celle de l’esturgeon reste la meilleure.
Comme de nombreuses autres colles animales, son utilisation est mentionnée dès la plus haute antiquité. Certains supposent même qu’elle était connue dès là préhistoire, mais aucune trace ne nous est parvenue. Les autres colles animales ont certes une remarquable qualité d’accrochage et de tenue, mais aucune ne possède la force et surtout le souplesse de celle issue de la vessie de l’esturgeon.

Technique de montage de la corde sur arc simple.

Votre serviteur en pleine effort.
« Évitez de mélanger la colle fraîchement préparée avec une plus ancienne… »
Bien que trop peu utilisée, cette dernière présente un grand intérêt dans des domaines aussi variés que là restauration (notamment de marqueterie Boulle}, la lutherie (en neuf comme en restauration), l’enluminure, l’encollage de toile, Le
marqueterie (collage de filets, de laiton, de nacre, d’écaille, de corne, d’ivoire, de métal, etc.) et, bien sûr, l’archerie traditionnelle pour la réalisation d’arcs composites de type asiatique, mongol ou turc, ceux-ci étant tous fabriqués à partir de matériaux aussi difficiles à coller ensemble que la corne, le bois et Les tendons.
« Seule la colle de vessie d’esturgeon possède une telle force et une telle souplesse. »
Denis Betoulle est un des rares fabricants français (même le seul à ma connaissance) à proposer une colle préparée et filtrée sans aucun additif, ce qui permet à l’utilisateur de pouvoir éventuellement effectuer différents mélanges en fonction de
son utilisation. De couleur jaune clair translucide, elle se présente sous forme de granulés déshydratés. Pour l’utiliser, il suffit de la laisser tremper environ trois heures dans 60 à 70 % d’eau froide (selon la viscosité souhaitée) et de la chauffer au bain-marie à une température comprise entre 40 et 45 “C. Une fois prête, elle s’applique au pinceau et peut être conservée au frais pendant environ trois jours.
Pour une utilisation ultérieure, elle peut même être congelée. Les granulés déshydratés doivent quant à eux être conservés
dans un endroit sec.
Ecrit par Charles Julien
Magazine l’Atelier Bois N° 164
Octobre 2010
DENIS BETOULLE… FACTEUR D’ARCS
La redécouverte à Sorges, en plein Périgord Blanc, d’une technique de pointe raciné dans la tradition.

« Les arcs simples n’ont été qu’un « round d’entrainement », si j‘ose dire. »
Les arcs sont presque aussi vieux que l’homme… S’ils ont toujours été fabriqués à partir de matériaux naturels, leur technique de fabrication à beaucoup évolué au fil du temps ; néanmoins, la technique des arcs composites bois/tendon/corne vieux de 2500 ans et retrouvés dans les tombes des nomades des steppes d‘Asie centrale est toujours d’actualité. Parmi la douzaine de facteurs d’arcs traditionnels que compte la France, Denis Betoulle est le seul, à ma connaissance, qui ait fait le choix de travailler exclusivement avec des matériaux naturels, alors que ses confrères travaillent tous avec de la fibre de verre. D’une certaine manière, tout à commencé en 1985, lorsque notre homme, qui pratiquait le tir nature (avec un arc moderne Damon Howatt Hunter Recurve), a ressenti le besoin de fabriquer lui-même ses armes 4 partir des matériaux les plus naturels possible.
La véritable impulsion à cependant été donnée en 1995 lors de sa participation aux championnats européens de tir aux armes de jet préhistoriques, aux Eyzies-de-Tayac en Dordogne, pour lesquels chaque participant devait fabriquer son propre matériel… bien entendu, exclusivement a partir de matériaux naturels, Comme on peut s‘en douter, l’information sur le sujet n‘était pas très abondante et seuls quelques rares livres anglais présentaient des techniques de base rudimentaires. Au fil du temps, des
recherches et des rencontres, Denis Betoulle a pu retrouver (réinventer !} des techniques de fabrication traditionnelle. Les arcs simples n’ont été qu’un « round d’entrainement », si j‘ose dire.

Pointes de Fleches en FER pour la Chasse

L’outillage d’un fabricant d’arcs est rudimentaire : une plane, une râpe et quelques racloirs de forme tuités dans une vieille lame de scie à ruban.

Poingée renforcé par Collage de Tendons

Extrémité en Corne

Au 1er plan, arc moderne en bois et fibre de verre.
« Maintenant, avec internet, il es plus facile de se procurer de la litérature sur le sujet. »

l’ane en bois est toujours refendue au coutre et non débitée à la scie circulaire.

Très rapidement, il s’est spécialisé dans les arcs renforcés en tendon puis, à partir de 2004, dans les arcs composites conçus à partir d’une âme en bois, de tendon sur le dos, et d’un ventre en corne.
Les matériaux
Dans la fabrication d’un arc composite, le choix des matériaux est essentiel. Le bois ne pose pas de réel problème d’approvisionnement, sauf pour le bambou (et encore, à condition de ne pas tenir compte de l’importante bambouseraie d’Anduze dans le Gard), puisque les sources sont locales. Bien qu’un grand nombre d’essences puissent être utilisées pour la réalisation des armes, les plus travaillées sont le frêne, le robinier et l’érable. Les Japonais utilisent le bambou et le mûrier. En ce qui concerne la fourniture de colle, de tendon et de corne, c’est une autre paire de manches et Denis Betoulle a dû dépenser une grande somme d’énergie pour pouvoir mettre en place une filière régulière d’approvisionnement, ce qui aujourd’hui est chose faite. Au début, les tendons étaient ceux des cerfs tués par les chasseurs locaux, maintenant ce sont des tendons d’autruche, plus faciles à se procurer auprès d’éleveurs de la région (comme dans le cochon, tout est bon dans l’autruche !). La corne est plus difficile à trouver, d’autant plus que la meilleure, tant au niveau des dimensions que des propriétés mécaniques, est celle fournie par les buffles d’eau (pas très fréquents dans les pâturages périgourdins !).
«Je me suis d’abord intéressé aux arcs composites mongols et chinois, puis turcs et persans. »
La corne de zébu {rare, elle aussi, dans les pâturages locaux !) peut certes également convenir, mais offre des qualités mécaniques moindres. En ce qui concerne la colle, le problème a vite été réglé : Denis Betoulle à dû la fabriquer lui-même à partir de vessies natatoires d’esturgeon voir plus loin).
« Mes arcs ne sont pas des copies à proprement parler, mais j’essaye de travailler en respectant les principaux critères des différents styles. »
Techniques de fabrication
Dans le principe, la technique de fabrication des arcs composites est simple : on part d’une âme (morceau de bois que l’on refend et façonne à la forme voulue) que l’on recouvre, par collage à la colle de poisson, sur le ventre d’un morceau de corne le buffle, et sur le dos de tendons d’autruche. Dans la réalité, il en va tout autrement et leur fabrication est longue et complexe, d’autant plus que la réunion de ces différents éléments se fait par collage à plat chant. En ce qui concerne les arcs simplement
enforcés par tendons, la technique est plus simple : il suffit de recouvrir généreusement le bois de cole fluide et chaude et d’appliquer les tendons défibrés et gorgés de colle, également chaude, à saturation.
« Dans mon travail sur les arcs renforcés en tendons, j’ai été très inspiré par les arcs arnérindiens où le renfort en tendons est une technique couramment utilisée, surtout pour les indiens des plaines et de la côte ouest ! «

Mise en forme d’un Arc Composite.

ARC RENFORCE PAR TENDONS

1er étape: Imbibez à saturation les tendons défibrés.

2eme étape: Appliquez les tendons défibrés sur l’âme en bambou.


4eme étape: Vous pouvez accelerer le sechage par la presentation sur une plaque chaude


1ere chauffe des vessies

Nettoyage par grattage.
COLLE DE VESSIE NATATOIRE D’ESTUGEON


Cuisson Finale

Granulés déshydratés et prets à l’emploi de colle de vessie natatoire d’esturgeon.


Réchauffement et Assouplissement d’un arc composite avant sa mise sous tension et le montage de la corde
La colle de vessie natatoire d’esturgeon
Le collagène constituant cette colle est extrait de le vessie natatoire d’esturgeon. Pour son approvisionnement, Denis Betoulle utilise des vessies en provenance directe d’une pisciculture proche de son domicile (un bon point pour le bilan carbone) Bien que de nombreuses espèces de poissons possèdent une vessie natatoire pouvant être utilisée pour la production de colle, celle de l’esturgeon reste la meilleure.
Comme de nombreuses autres colles animales, son utilisation est mentionnée dès la plus haute antiquité. Certains supposent même qu’elle était connue dès là préhistoire, mais aucune trace ne nous est parvenue. Les autres colles animales ont certes une remarquable qualité d’accrochage et de tenue, mais aucune ne possède la force et surtout le souplesse de celle issue de la vessie de l’esturgeon.

Technique de montage de la corde sur arc simple.

Votre serviteur en pleine effort.
« Évitez de mélanger la colle fraîchement préparée avec une plus ancienne… »
Bien que trop peu utilisée, cette dernière présente un grand intérêt dans des domaines aussi variés que là restauration (notamment de marqueterie Boulle}, la lutherie (en neuf comme en restauration), l’enluminure, l’encollage de toile, Le
marqueterie (collage de filets, de laiton, de nacre, d’écaille, de corne, d’ivoire, de métal, etc.) et, bien sûr, l’archerie traditionnelle pour la réalisation d’arcs composites de type asiatique, mongol ou turc, ceux-ci étant tous fabriqués à partir de matériaux aussi difficiles à coller ensemble que la corne, le bois et Les tendons.
« Seule la colle de vessie d’esturgeon possède une telle force et une telle souplesse. »
Denis Betoulle est un des rares fabricants français (même le seul à ma connaissance) à proposer une colle préparée et filtrée sans aucun additif, ce qui permet à l’utilisateur de pouvoir éventuellement effectuer différents mélanges en fonction de
son utilisation. De couleur jaune clair translucide, elle se présente sous forme de granulés déshydratés. Pour l’utiliser, il suffit de la laisser tremper environ trois heures dans 60 à 70 % d’eau froide (selon la viscosité souhaitée) et de la chauffer au bain-marie à une température comprise entre 40 et 45 “C. Une fois prête, elle s’applique au pinceau et peut être conservée au frais pendant environ trois jours.
Pour une utilisation ultérieure, elle peut même être congelée. Les granulés déshydratés doivent quant à eux être conservés
dans un endroit sec.
Ecrit par Charles Julien
Magazine l’Atelier Bois N° 164
Octobre 2010
DENIS BETOULLE… FACTEUR D’ARCS
La redécouverte à Sorges, en plein Périgord Blanc, d’une technique de pointe raciné dans la tradition.

« Les arcs simples n’ont été qu’un « round d’entrainement », si j‘ose dire. »
Les arcs sont presque aussi vieux que l’homme… S’ils ont toujours été fabriqués à partir de matériaux naturels, leur technique de fabrication à beaucoup évolué au fil du temps ; néanmoins, la technique des arcs composites bois/tendon/corne vieux de 2500 ans et retrouvés dans les tombes des nomades des steppes d‘Asie centrale est toujours d’actualité. Parmi la douzaine de facteurs d’arcs traditionnels que compte la France, Denis Betoulle est le seul, à ma connaissance, qui ait fait le choix de travailler exclusivement avec des matériaux naturels, alors que ses confrères travaillent tous avec de la fibre de verre. D’une certaine manière, tout à commencé en 1985, lorsque notre homme, qui pratiquait le tir nature (avec un arc moderne Damon Howatt Hunter Recurve), a ressenti le besoin de fabriquer lui-même ses armes 4 partir des matériaux les plus naturels possible.
La véritable impulsion à cependant été donnée en 1995 lors de sa participation aux championnats européens de tir aux armes de jet préhistoriques, aux Eyzies-de-Tayac en Dordogne, pour lesquels chaque participant devait fabriquer son propre matériel… bien entendu, exclusivement a partir de matériaux naturels, Comme on peut s‘en douter, l’information sur le sujet n‘était pas très abondante et seuls quelques rares livres anglais présentaient des techniques de base rudimentaires. Au fil du temps, des
recherches et des rencontres, Denis Betoulle a pu retrouver (réinventer !} des techniques de fabrication traditionnelle. Les arcs simples n’ont été qu’un « round d’entrainement », si j‘ose dire.

Pointes de Fleches en FER pour la Chasse

L’outillage d’un fabricant d’arcs est rudimentaire : une plane, une râpe et quelques racloirs de forme tuités dans une vieille lame de scie à ruban.

Poingée renforcé par Collage de Tendons

Extrémité en Corne

Au 1er plan, arc moderne en bois et fibre de verre.
« Maintenant, avec internet, il es plus facile de se procurer de la litérature sur le sujet. »

l’ane en bois est toujours refendue au coutre et non débitée à la scie circulaire.

Très rapidement, il s’est spécialisé dans les arcs renforcés en tendon puis, à partir de 2004, dans les arcs composites conçus à partir d’une âme en bois, de tendon sur le dos, et d’un ventre en corne.
Les matériaux
Dans la fabrication d’un arc composite, le choix des matériaux est essentiel. Le bois ne pose pas de réel problème d’approvisionnement, sauf pour le bambou (et encore, à condition de ne pas tenir compte de l’importante bambouseraie d’Anduze dans le Gard), puisque les sources sont locales. Bien qu’un grand nombre d’essences puissent être utilisées pour la réalisation des armes, les plus travaillées sont le frêne, le robinier et l’érable. Les Japonais utilisent le bambou et le mûrier. En ce qui concerne la fourniture de colle, de tendon et de corne, c’est une autre paire de manches et Denis Betoulle a dû dépenser une grande somme d’énergie pour pouvoir mettre en place une filière régulière d’approvisionnement, ce qui aujourd’hui est chose faite. Au début, les tendons étaient ceux des cerfs tués par les chasseurs locaux, maintenant ce sont des tendons d’autruche, plus faciles à se procurer auprès d’éleveurs de la région (comme dans le cochon, tout est bon dans l’autruche !). La corne est plus difficile à trouver, d’autant plus que la meilleure, tant au niveau des dimensions que des propriétés mécaniques, est celle fournie par les buffles d’eau (pas très fréquents dans les pâturages périgourdins !).
«Je me suis d’abord intéressé aux arcs composites mongols et chinois, puis turcs et persans. »
La corne de zébu {rare, elle aussi, dans les pâturages locaux !) peut certes également convenir, mais offre des qualités mécaniques moindres. En ce qui concerne la colle, le problème a vite été réglé : Denis Betoulle à dû la fabriquer lui-même à partir de vessies natatoires d’esturgeon voir plus loin).
« Mes arcs ne sont pas des copies à proprement parler, mais j’essaye de travailler en respectant les principaux critères des différents styles. »
Techniques de fabrication
Dans le principe, la technique de fabrication des arcs composites est simple : on part d’une âme (morceau de bois que l’on refend et façonne à la forme voulue) que l’on recouvre, par collage à la colle de poisson, sur le ventre d’un morceau de corne le buffle, et sur le dos de tendons d’autruche. Dans la réalité, il en va tout autrement et leur fabrication est longue et complexe, d’autant plus que la réunion de ces différents éléments se fait par collage à plat chant. En ce qui concerne les arcs simplement
enforcés par tendons, la technique est plus simple : il suffit de recouvrir généreusement le bois de cole fluide et chaude et d’appliquer les tendons défibrés et gorgés de colle, également chaude, à saturation.
« Dans mon travail sur les arcs renforcés en tendons, j’ai été très inspiré par les arcs arnérindiens où le renfort en tendons est une technique couramment utilisée, surtout pour les indiens des plaines et de la côte ouest ! «

Mise en forme d’un Arc Composite.

ARC RENFORCE PAR TENDONS

1er étape: Imbibez à saturation les tendons défibrés.

2eme étape: Appliquez les tendons défibrés sur l’âme en bambou.


4eme étape: Vous pouvez accelerer le sechage par la presentation sur une plaque chaude


1ere chauffe des vessies

Nettoyage par grattage.
COLLE DE VESSIE NATATOIRE D’ESTUGEON


Cuisson Finale

Granulés déshydratés et prets à l’emploi de colle de vessie natatoire d’esturgeon.


Réchauffement et Assouplissement d’un arc composite avant sa mise sous tension et le montage de la corde
La colle de vessie natatoire d’esturgeon
Le collagène constituant cette colle est extrait de le vessie natatoire d’esturgeon. Pour son approvisionnement, Denis Betoulle utilise des vessies en provenance directe d’une pisciculture proche de son domicile (un bon point pour le bilan carbone) Bien que de nombreuses espèces de poissons possèdent une vessie natatoire pouvant être utilisée pour la production de colle, celle de l’esturgeon reste la meilleure.
Comme de nombreuses autres colles animales, son utilisation est mentionnée dès la plus haute antiquité. Certains supposent même qu’elle était connue dès là préhistoire, mais aucune trace ne nous est parvenue. Les autres colles animales ont certes une remarquable qualité d’accrochage et de tenue, mais aucune ne possède la force et surtout le souplesse de celle issue de la vessie de l’esturgeon.

Technique de montage de la corde sur arc simple.

Votre serviteur en pleine effort.
« Évitez de mélanger la colle fraîchement préparée avec une plus ancienne… »
Bien que trop peu utilisée, cette dernière présente un grand intérêt dans des domaines aussi variés que là restauration (notamment de marqueterie Boulle}, la lutherie (en neuf comme en restauration), l’enluminure, l’encollage de toile, Le
marqueterie (collage de filets, de laiton, de nacre, d’écaille, de corne, d’ivoire, de métal, etc.) et, bien sûr, l’archerie traditionnelle pour la réalisation d’arcs composites de type asiatique, mongol ou turc, ceux-ci étant tous fabriqués à partir de matériaux aussi difficiles à coller ensemble que la corne, le bois et Les tendons.
« Seule la colle de vessie d’esturgeon possède une telle force et une telle souplesse. »
Denis Betoulle est un des rares fabricants français (même le seul à ma connaissance) à proposer une colle préparée et filtrée sans aucun additif, ce qui permet à l’utilisateur de pouvoir éventuellement effectuer différents mélanges en fonction de
son utilisation. De couleur jaune clair translucide, elle se présente sous forme de granulés déshydratés. Pour l’utiliser, il suffit de la laisser tremper environ trois heures dans 60 à 70 % d’eau froide (selon la viscosité souhaitée) et de la chauffer au bain-marie à une température comprise entre 40 et 45 “C. Une fois prête, elle s’applique au pinceau et peut être conservée au frais pendant environ trois jours.
Pour une utilisation ultérieure, elle peut même être congelée. Les granulés déshydratés doivent quant à eux être conservés
dans un endroit sec.
Ecrit par Charles Julien
Magazine l’Atelier Bois N° 164
Octobre 2010
DENIS BETOULLE… FACTEUR D’ARCS
La redécouverte à Sorges, en plein Périgord Blanc, d’une technique de pointe raciné dans la tradition.

« Les arcs simples n’ont été qu’un « round d’entrainement », si j‘ose dire. »
Les arcs sont presque aussi vieux que l’homme… S’ils ont toujours été fabriqués à partir de matériaux naturels, leur technique de fabrication à beaucoup évolué au fil du temps ; néanmoins, la technique des arcs composites bois/tendon/corne vieux de 2500 ans et retrouvés dans les tombes des nomades des steppes d‘Asie centrale est toujours d’actualité. Parmi la douzaine de facteurs d’arcs traditionnels que compte la France, Denis Betoulle est le seul, à ma connaissance, qui ait fait le choix de travailler exclusivement avec des matériaux naturels, alors que ses confrères travaillent tous avec de la fibre de verre. D’une certaine manière, tout à commencé en 1985, lorsque notre homme, qui pratiquait le tir nature (avec un arc moderne Damon Howatt Hunter Recurve), a ressenti le besoin de fabriquer lui-même ses armes 4 partir des matériaux les plus naturels possible.
La véritable impulsion à cependant été donnée en 1995 lors de sa participation aux championnats européens de tir aux armes de jet préhistoriques, aux Eyzies-de-Tayac en Dordogne, pour lesquels chaque participant devait fabriquer son propre matériel… bien entendu, exclusivement a partir de matériaux naturels, Comme on peut s‘en douter, l’information sur le sujet n‘était pas très abondante et seuls quelques rares livres anglais présentaient des techniques de base rudimentaires. Au fil du temps, des
recherches et des rencontres, Denis Betoulle a pu retrouver (réinventer !} des techniques de fabrication traditionnelle. Les arcs simples n’ont été qu’un « round d’entrainement », si j‘ose dire.

Pointes de Fleches en FER pour la Chasse

L’outillage d’un fabricant d’arcs est rudimentaire : une plane, une râpe et quelques racloirs de forme tuités dans une vieille lame de scie à ruban.

Poingée renforcé par Collage de Tendons

Extrémité en Corne

Au 1er plan, arc moderne en bois et fibre de verre.
« Maintenant, avec internet, il es plus facile de se procurer de la litérature sur le sujet. »

l’ane en bois est toujours refendue au coutre et non débitée à la scie circulaire.

Très rapidement, il s’est spécialisé dans les arcs renforcés en tendon puis, à partir de 2004, dans les arcs composites conçus à partir d’une âme en bois, de tendon sur le dos, et d’un ventre en corne.
Les matériaux
Dans la fabrication d’un arc composite, le choix des matériaux est essentiel. Le bois ne pose pas de réel problème d’approvisionnement, sauf pour le bambou (et encore, à condition de ne pas tenir compte de l’importante bambouseraie d’Anduze dans le Gard), puisque les sources sont locales. Bien qu’un grand nombre d’essences puissent être utilisées pour la réalisation des armes, les plus travaillées sont le frêne, le robinier et l’érable. Les Japonais utilisent le bambou et le mûrier. En ce qui concerne la fourniture de colle, de tendon et de corne, c’est une autre paire de manches et Denis Betoulle a dû dépenser une grande somme d’énergie pour pouvoir mettre en place une filière régulière d’approvisionnement, ce qui aujourd’hui est chose faite. Au début, les tendons étaient ceux des cerfs tués par les chasseurs locaux, maintenant ce sont des tendons d’autruche, plus faciles à se procurer auprès d’éleveurs de la région (comme dans le cochon, tout est bon dans l’autruche !). La corne est plus difficile à trouver, d’autant plus que la meilleure, tant au niveau des dimensions que des propriétés mécaniques, est celle fournie par les buffles d’eau (pas très fréquents dans les pâturages périgourdins !).
«Je me suis d’abord intéressé aux arcs composites mongols et chinois, puis turcs et persans. »
La corne de zébu {rare, elle aussi, dans les pâturages locaux !) peut certes également convenir, mais offre des qualités mécaniques moindres. En ce qui concerne la colle, le problème a vite été réglé : Denis Betoulle à dû la fabriquer lui-même à partir de vessies natatoires d’esturgeon voir plus loin).
« Mes arcs ne sont pas des copies à proprement parler, mais j’essaye de travailler en respectant les principaux critères des différents styles. »
Techniques de fabrication
Dans le principe, la technique de fabrication des arcs composites est simple : on part d’une âme (morceau de bois que l’on refend et façonne à la forme voulue) que l’on recouvre, par collage à la colle de poisson, sur le ventre d’un morceau de corne le buffle, et sur le dos de tendons d’autruche. Dans la réalité, il en va tout autrement et leur fabrication est longue et complexe, d’autant plus que la réunion de ces différents éléments se fait par collage à plat chant. En ce qui concerne les arcs simplement
enforcés par tendons, la technique est plus simple : il suffit de recouvrir généreusement le bois de cole fluide et chaude et d’appliquer les tendons défibrés et gorgés de colle, également chaude, à saturation.
« Dans mon travail sur les arcs renforcés en tendons, j’ai été très inspiré par les arcs arnérindiens où le renfort en tendons est une technique couramment utilisée, surtout pour les indiens des plaines et de la côte ouest ! «

Mise en forme d’un Arc Composite.

ARC RENFORCE PAR TENDONS

1er étape: Imbibez à saturation les tendons défibrés.

2eme étape: Appliquez les tendons défibrés sur l’âme en bambou.


4eme étape: Vous pouvez accelerer le sechage par la presentation sur une plaque chaude


1ere chauffe des vessies

Nettoyage par grattage.
COLLE DE VESSIE NATATOIRE D’ESTUGEON


Cuisson Finale

Granulés déshydratés et prets à l’emploi de colle de vessie natatoire d’esturgeon.


Réchauffement et Assouplissement d’un arc composite avant sa mise sous tension et le montage de la corde
La colle de vessie natatoire d’esturgeon
Le collagène constituant cette colle est extrait de le vessie natatoire d’esturgeon. Pour son approvisionnement, Denis Betoulle utilise des vessies en provenance directe d’une pisciculture proche de son domicile (un bon point pour le bilan carbone) Bien que de nombreuses espèces de poissons possèdent une vessie natatoire pouvant être utilisée pour la production de colle, celle de l’esturgeon reste la meilleure.
Comme de nombreuses autres colles animales, son utilisation est mentionnée dès la plus haute antiquité. Certains supposent même qu’elle était connue dès là préhistoire, mais aucune trace ne nous est parvenue. Les autres colles animales ont certes une remarquable qualité d’accrochage et de tenue, mais aucune ne possède la force et surtout le souplesse de celle issue de la vessie de l’esturgeon.

Technique de montage de la corde sur arc simple.

Votre serviteur en pleine effort.
« Évitez de mélanger la colle fraîchement préparée avec une plus ancienne… »
Bien que trop peu utilisée, cette dernière présente un grand intérêt dans des domaines aussi variés que là restauration (notamment de marqueterie Boulle}, la lutherie (en neuf comme en restauration), l’enluminure, l’encollage de toile, Le
marqueterie (collage de filets, de laiton, de nacre, d’écaille, de corne, d’ivoire, de métal, etc.) et, bien sûr, l’archerie traditionnelle pour la réalisation d’arcs composites de type asiatique, mongol ou turc, ceux-ci étant tous fabriqués à partir de matériaux aussi difficiles à coller ensemble que la corne, le bois et Les tendons.
« Seule la colle de vessie d’esturgeon possède une telle force et une telle souplesse. »
Denis Betoulle est un des rares fabricants français (même le seul à ma connaissance) à proposer une colle préparée et filtrée sans aucun additif, ce qui permet à l’utilisateur de pouvoir éventuellement effectuer différents mélanges en fonction de
son utilisation. De couleur jaune clair translucide, elle se présente sous forme de granulés déshydratés. Pour l’utiliser, il suffit de la laisser tremper environ trois heures dans 60 à 70 % d’eau froide (selon la viscosité souhaitée) et de la chauffer au bain-marie à une température comprise entre 40 et 45 “C. Une fois prête, elle s’applique au pinceau et peut être conservée au frais pendant environ trois jours.
Pour une utilisation ultérieure, elle peut même être congelée. Les granulés déshydratés doivent quant à eux être conservés
dans un endroit sec.
Ecrit par Charles Julien
Magazine l’Atelier Bois N° 164
Octobre 2010
LE MONGOL
de Denis Betoulle
Un arc HORS-NORME

La poignée est trés Simple

Donnée Constructeur
Le test que nous vous présentons dans ce Numéro de TAM est extraordinaire, dans le sens où il sort réellement de l’ordinaire. Nous vous avions déjà présenté Denis Betoulle en 2010 dans le numéro 7 de TAM et nous avons aujourd’hui l’opportunité de tester l’une de ses créations. Denis Betoulle a comme particularité de fabriquer des arcs en utilisant uniquement des matériaux naturels, il propose donc des arcs en bois renforcés en tendon et des arcs composites. Les arcs composites mettent à profit les propriétés mécaniques de différents matériaux, ils sont donc composés de tendon sur dos, car il résiste très bien aux forces de tension, et de corne sur le ventre, car elle fonctionne très bien en compression. Ces deux matériaux sont fixés sur une âme en bois. Ce mode de fabrication était utilisé par les facteurs d’arcs turcs, perses, indiens, chinois ou encore mongols pour réaliser des arcs aux designs très différents. Les arcs de Denis Betoulle ne sont pas des facsimilés de designs historiques mais il s’inspire de ces formes pour réaliser ses propres créations. C’est le cas pour le Mongol. Contrairement à des productions modernes plus standardisées, il est ici possible de faire réaliser sa décoration sur mesure… à condition d’y mettre le prix. Par contre, il est plus difficile d’obtenir une puissance précise, les matériaux n’étant pas forcément parfaitement réguliers d’un arc sur l’autre. Enfin, contrainte spécifique à l’usage des matériaux naturels en général et du tendon en particulier, malgré les protections appliquées sur l’arc, la puissance de celui- ci peut varier en fonction de l’humidité ambiance. Ainsi, après plusieurs jours dans un lieu humide, l’arc pourra perdre quelques livres et en gagner quelques-unes après un séjour dans un lieu sec. Cela fait partie des spécificités et des charmes de ce type de fabrication.
Le Mongol
Avant de parler de l’arc que nous avons testé, une fois n’est pas coutume, nous allons évoquer ses inspirations. Pour réaliser ce modèle, Denis Betoulle s’est inspiré des arcs de l’Est asiatique, Chine, Mongolie, Tibet, mais aussi territoire mandchou. Ces arcs partagent plusieurs similitudes. Alors que l’on a l’habitude de voir des arcs composites de petite taille souvent utilisés à cheval, les arcs de cette zone géographique sont plutôt de grande taille et étaient le plus souvent utilisés par des hommes à pied.
Du fait de leur grande taille, ces arcs possèdent des branches lourdes, ce qui génère, pour des puissances moyennes, des performances assez médiocres, du moins pas du tout en rapport avec ce que l’on serait à même d’attendre d’un arc composite. En fait, pour obtenir de bonnes performances, il faut, d’une part, augmenter la puissance de l’arc et, d’autre part, ne pas hésiter à tirer des flèches lourdes, voire très lourdes. De plus, ces arcs sont destinés à être tirés à une très grande allonge se situant entre 30 et 32 pouces de long, de manière à ce que le projectile puisse emmagasiner le plus d’énergie possible lors de sa propulsion par la corde. Autant dire que ce type de tir ne correspond pas vraiment à nos normes occidentales. Et il y correspond d’autant moins quand on rajoute que ces arcs étaient le plus souvent tirés avec un anneau de pouce.
Le modèle que nous avons eu dans les mains mesure 60 pouces de long et il développe une puissance de 63 livres à 28 pouces d’allonge. C’est peu au regard du design, mais c’est beaucoup au regard de notre capacité à maîtriser la puissance ! Les branches, avant leurs courbures, présentent un reflex assez limité mais les courbures augmentent considérablement le reflex. La décoration de l’arc est très sobre. Il est équipé d’un grip en cuir noir collé. On remarque tout de suite l’absence de repose-flèche ou de fenêtre d’arc. La flèche repose donc sur la main d’arc et il conviendra de prendre quelques précautions pour ne pas se blesser. D’une part, pensez à bien protéger l’avant de l’empennage de votre flèche : une ligature est assez traditionnelle mais quelques tours de chatterton sont tout aussi efficaces et plus rapides à mettre en œuvre. Vous pourrez aussi augmenter légèrement le d’étalonnage positif de la flèche. Enfin, si malgré tout vous n’être pas rassuré, vous pourrez porter un gant. Nous avons opté pour la méthode chatterton et détalonnage et n’avons eu aucun problème. Pour en revenir à l’arc, le dos des branches est recouvert de cuir fin peint de manière à protéger le tendon de l’humidité. La corne noire est polie et laissée intacte sur le ventre.
La corne s’arrête avant les courbures. Ce type d’arc composite est doté de courbures statiques, ce qui signifie qu’à l’armement, les courbures ne travaillent pas, ne se “déroulent” pas. À la base de ces courbures où syiahs, on trouve d’impressionnants tampons en bois de cerf dont le but est de guider la corde. Leur inconvénient est qu’ils ajoutent de la masse en… bout de branche.

Le cuir qui protège me dps recouvre le bord du ventre

Mesure Effectué

La courbe force/allonge

La courbure statique

Les nuances de corne noir sur le ventre de l’arc
La Prise en Main
Comme souvent sur ce genre d’arc, la poignée est fine. L’absence de repose-flèche pourrait faire craindre un positionnement irrégulier de la main, mais le grip en cuir pallie problème.
Avec 18 brins, la corde en Dacron est massive. Il serait intéressant de savoir si l’arc supporte des fibres plus modernes et plus performantes. À cause de son reflex assez important, il faut faire attention en bandant l’arc d’autant plus qu’à 63 livres, l’effort à fournir commence à devenir important. Une fois la corde en place, on peut admirer la ligne générale de l’arc, élégante, et qui n’a rien à voir avec les productions modernes comprenant de la fibre de verre et imitant ce design. On est ici dans le vrai. On peut alors commencer à armer l’arc.
La sensation sort de l’ordinaire. En fait, même si l’on atteint la moitié de la puissance de l’arc après 6 pouces d’allonge, ce qui st assez courant pour un recurve, par la suite, la prise de puissance ne diminue pas et l’on continue à prendre plus de 3 livres par pouce d’allonge, nous donnant l’impression d’une montée en puissance assez linaire.
On doute alors de la puissance annoncée.
Pourtant, arrivé à 22 pouces d’allonge, un phénomène surprenant a lieu avec une perte brutale de prise de puissance. On tombe alors à 1,6 livre par pouce d’allonge pendant 3 pouces avec le sentiment un peu inquiétant que l’arc est peut-être en train de casser.
Par la suite, l’arc reprend plus de puissance par pouce d’allonge mais, même entre 29 et 30 pouces, il ne prend que 2,6 livres, ce qui, pour un arc qui atteint alors les 68 livres, est franchement très bas. En fait, on a une démonstration du fonctionnement des courbures statiques jusqu’à 22 pouces d’allonge, la cordes est en contact avec les courbures, on arme alors un arc beaucoup plus court et donc plus puissant. Puis, arrivé à 22 pouces, la corde décolle des courbures et l’on arme alors un arc de 60 pouces plus long et donc plus souple. L’angles formé par la corde et la poupée reste faible, ce qui permet un bras de levier efficace et explique la très faible prise de puissance. Pour un arc de 63 livres, il est étonnamment agréable à armer. On décoche ensuite les premières flèches et les choses sont alors très différentes. Comme dit plus haut, ce design est étudié pour les allonges importantes et les fortes puissances.
À 8 grains par livre et 28 pouces d’allonge, on obtient une vitesse de 169 pieds/seconde, ce qui est vraiment faible.
Par ailleurs, du fait de la forte masse des extrémités, l’arc produit une secousse désagréable à la décoche. Cette secousse diminue alors que le poids de flèche augmente, mais reste significative à 12 grains par livre. On atteint alors une vitesse en
tir machine de 147 pieds/sec, ce qui est vraiment très faible. Cependant, comme nous l’avions indiqué plus haut, cet arc est destiné à être armé à une allonge bien plus importante. Avec 4 pouces d’allonge de plus, les performances seraient meilleures tout comme le comportement en main.

A la base des courbures, les impressonants tampons en bois de cerf destinées à stoper la corde

Les encoches sont renforcées par un insert en corne
PROTOCOLE des tests
La courbe force/allonge est obtenue en utilisant un peson électronique. Les mesures de vitesse sont effectuées à travers deux cinémomètres montés en tandem. On procède à trois séries de tirs en fonction de la masse de la flèche. Une première série avec une flèche ayant un rapport de 8 grains par livre, une seconde avec un rapport de 10 grains par livre, une troisième flèche d’une masse de 30 g et une dernière flèche avec un rapport de 12 gr/lbs. Pour chaque poids de flèche, on effectue dix tirs aux doigts et dix à la machine. Les résultats les plus hauts et les plus bas sont supprimés pour pallier d’éventuels défauts de mesures. L’allonge est toujours de 28 pouces, norme AMO. La corde utilisée est celle fournie ou conseillée par le fabricant. La machine à tirer utilise un décocheur à mâchoire. Les tirs aux doigts sont réalisés avec un contrôleur d’allonge et un gant Alaska Bowhunting Supplies renforcé en cordovan.

Relevée de performances
Conclusion
Ce type d’arc n’est pas destiné à tout le monde. || s’agit d’un objet exceptionnel ne serait-ce que par son mode de fabrication.
Par ailleurs, ce design ne se prête pas vraiment à notre pratique sportive du tir à l’arc.
Il était cependant parfaitement adapté à l’usage qu’on lui réservait : tirer des flèches très lourdes efficacement. Si jamais ce défi
vous intéresse et que vous vous intéressez aux arcs composites alors vous trouverez là une production d’un très bon rapport qualité-prix.

Ecrit par Jean-Marc LAFOND
Tir à l’arc magazine N°35
Novembre 2016
LE MONGOL
de Denis Betoulle
Un arc HORS-NORME

La poignée est trés Simple

Donnée Constructeur
Le test que nous vous présentons dans ce Numéro de TAM est extraordinaire, dans le sens où il sort réellement de l’ordinaire. Nous vous avions déjà présenté Denis Betoulle en 2010 dans le numéro 7 de TAM et nous avons aujourd’hui l’opportunité de tester l’une de ses créations. Denis Betoulle a comme particularité de fabriquer des arcs en utilisant uniquement des matériaux naturels, il propose donc des arcs en bois renforcés en tendon et des arcs composites. Les arcs composites mettent à profit les propriétés mécaniques de différents matériaux, ils sont donc composés de tendon sur dos, car il résiste très bien aux forces de tension, et de corne sur le ventre, car elle fonctionne très bien en compression. Ces deux matériaux sont fixés sur une âme en bois. Ce mode de fabrication était utilisé par les facteurs d’arcs turcs, perses, indiens, chinois ou encore mongols pour réaliser des arcs aux designs très différents. Les arcs de Denis Betoulle ne sont pas des facsimilés de designs historiques mais il s’inspire de ces formes pour réaliser ses propres créations. C’est le cas pour le Mongol. Contrairement à des productions modernes plus standardisées, il est ici possible de faire réaliser sa décoration sur mesure… à condition d’y mettre le prix. Par contre, il est plus difficile d’obtenir une puissance précise, les matériaux n’étant pas forcément parfaitement réguliers d’un arc sur l’autre. Enfin, contrainte spécifique à l’usage des matériaux naturels en général et du tendon en particulier, malgré les protections appliquées sur l’arc, la puissance de celui- ci peut varier en fonction de l’humidité ambiance. Ainsi, après plusieurs jours dans un lieu humide, l’arc pourra perdre quelques livres et en gagner quelques-unes après un séjour dans un lieu sec. Cela fait partie des spécificités et des charmes de ce type de fabrication.
Avant de parler de l’arc que nous avons testé, une fois n’est pas coutume, nous allons évoquer ses inspirations. Pour réaliser ce modèle, Denis Betoulle s’est inspiré des arcs de l’Est asiatique, Chine, Mongolie, Tibet, mais aussi territoire mandchou. Ces arcs partagent plusieurs similitudes. Alors que l’on a l’habitude de voir des arcs composites de petite taille souvent utilisés à cheval, les arcs de cette zone géographique sont plutôt de grande taille et étaient le plus souvent utilisés par des hommes à pied.
Du fait de leur grande taille, ces arcs possèdent des branches lourdes, ce qui génère, pour des puissances moyennes, des performances assez médiocres, du moins pas du tout en rapport avec ce que l’on serait à même d’attendre d’un arc composite. En fait, pour obtenir de bonnes performances, il faut, d’une part, augmenter la puissance de l’arc et, d’autre part, ne pas hésiter à tirer des flèches lourdes, voire très lourdes. De plus, ces arcs sont destinés à être tirés à une très grande allonge se situant entre 30 et 32 pouces de long, de manière à ce que le projectile puisse emmagasiner le plus d’énergie possible lors de sa propulsion par la corde. Autant dire que ce type de tir ne correspond pas vraiment à nos normes occidentales. Et il y correspond d’autant moins quand on rajoute que ces arcs étaient le plus souvent tirés avec un anneau de pouce.
Le modèle que nous avons eu dans les mains mesure 60 pouces de long et il développe une puissance de 63 livres à 28 pouces d’allonge. C’est peu au regard du design, mais c’est beaucoup au regard de notre capacité à maîtriser la puissance ! Les branches, avant leurs courbures, présentent un reflex assez limité mais les courbures augmentent considérablement le reflex. La décoration de l’arc est très sobre. Il est équipé d’un grip en cuir noir collé. On remarque tout de suite l’absence de repose-flèche ou de fenêtre d’arc. La flèche repose donc sur la main d’arc et il conviendra de prendre quelques précautions pour ne pas se blesser. D’une part, pensez à bien protéger l’avant de l’empennage de votre flèche : une ligature est assez traditionnelle mais quelques tours de chatterton sont tout aussi efficaces et plus rapides à mettre en œuvre. Vous pourrez aussi augmenter légèrement le d’étalonnage positif de la flèche. Enfin, si malgré tout vous n’être pas rassuré, vous pourrez porter un gant. Nous avons opté pour la méthode chatterton et détalonnage et n’avons eu aucun problème. Pour en revenir à l’arc, le dos des branches est recouvert de cuir fin peint de manière à protéger le tendon de l’humidité. La corne noire est polie et laissée intacte sur le ventre.
La corne s’arrête avant les courbures. Ce type d’arc composite est doté de courbures statiques, ce qui signifie qu’à l’armement, les courbures ne travaillent pas, ne se “déroulent” pas. À la base de ces courbures où syiahs, on trouve d’impressionnants tampons en bois de cerf dont le but est de guider la corde. Leur inconvénient est qu’ils ajoutent de la masse en… bout de branche.

Le cuir qui protège me dps recouvre le bord du ventre

Mesure Effectué

La courbe force/allonge

La courbure statique

Les nuances de corne noir sur le ventre de l’arc
La Prise en Main
Comme souvent sur ce genre d’arc, la poignée est fine. L’absence de repose-flèche pourrait faire craindre un positionnement irrégulier de la main, mais le grip en cuir pallie problème.
Avec 18 brins, la corde en Dacron est massive. Il serait intéressant de savoir si l’arc supporte des fibres plus modernes et plus performantes. À cause de son reflex assez important, il faut faire attention en bandant l’arc d’autant plus qu’à 63 livres, l’effort à fournir commence à devenir important. Une fois la corde en place, on peut admirer la ligne générale de l’arc, élégante, et qui n’a rien à voir avec les productions modernes comprenant de la fibre de verre et imitant ce design. On est ici dans le vrai. On peut alors commencer à armer l’arc.
La sensation sort de l’ordinaire. En fait, même si l’on atteint la moitié de la puissance de l’arc après 6 pouces d’allonge, ce qui st assez courant pour un recurve, par la suite, la prise de puissance ne diminue pas et l’on continue à prendre plus de 3 livres par pouce d’allonge, nous donnant l’impression d’une montée en puissance assez linaire.
On doute alors de la puissance annoncée.
Pourtant, arrivé à 22 pouces d’allonge, un phénomène surprenant a lieu avec une perte brutale de prise de puissance. On tombe alors à 1,6 livre par pouce d’allonge pendant 3 pouces avec le sentiment un peu inquiétant que l’arc est peut-être en train de casser.
Par la suite, l’arc reprend plus de puissance par pouce d’allonge mais, même entre 29 et 30 pouces, il ne prend que 2,6 livres, ce qui, pour un arc qui atteint alors les 68 livres, est franchement très bas. En fait, on a une démonstration du fonctionnement des courbures statiques jusqu’à 22 pouces d’allonge, la cordes est en contact avec les courbures, on arme alors un arc beaucoup plus court et donc plus puissant. Puis, arrivé à 22 pouces, la corde décolle des courbures et l’on arme alors un arc de 60 pouces plus long et donc plus souple. L’angles formé par la corde et la poupée reste faible, ce qui permet un bras de levier efficace et explique la très faible prise de puissance. Pour un arc de 63 livres, il est étonnamment agréable à armer. On décoche ensuite les premières flèches et les choses sont alors très différentes. Comme dit plus haut, ce design est étudié pour les allonges importantes et les fortes puissances.
À 8 grains par livre et 28 pouces d’allonge, on obtient une vitesse de 169 pieds/seconde, ce qui est vraiment faible.
Par ailleurs, du fait de la forte masse des extrémités, l’arc produit une secousse désagréable à la décoche. Cette secousse diminue alors que le poids de flèche augmente, mais reste significative à 12 grains par livre. On atteint alors une vitesse en
tir machine de 147 pieds/sec, ce qui est vraiment très faible. Cependant, comme nous l’avions indiqué plus haut, cet arc est destiné à être armé à une allonge bien plus importante. Avec 4 pouces d’allonge de plus, les performances seraient meilleures tout comme le comportement en main.

A la base des courbures, les impressonants tampons en bois de cerf destinées à stoper la corde

Les encoches sont renforcées par un insert en corne
PROTOCOLE des tests
La courbe force/allonge est obtenue en utilisant un peson électronique. Les mesures de vitesse sont effectuées à travers deux cinémomètres montés en tandem. On procède à trois séries de tirs en fonction de la masse de la flèche. Une première série avec une flèche ayant un rapport de 8 grains par livre, une seconde avec un rapport de 10 grains par livre, une troisième flèche d’une masse de 30 g et une dernière flèche avec un rapport de 12 gr/lbs. Pour chaque poids de flèche, on effectue dix tirs aux doigts et dix à la machine. Les résultats les plus hauts et les plus bas sont supprimés pour pallier d’éventuels défauts de mesures. L’allonge est toujours de 28 pouces, norme AMO. La corde utilisée est celle fournie ou conseillée par le fabricant. La machine à tirer utilise un décocheur à mâchoire. Les tirs aux doigts sont réalisés avec un contrôleur d’allonge et un gant Alaska Bowhunting Supplies renforcé en cordovan.

Relevée de performances
Conclusion
Ce type d’arc n’est pas destiné à tout le monde. || s’agit d’un objet exceptionnel ne serait-ce que par son mode de fabrication.
Par ailleurs, ce design ne se prête pas vraiment à notre pratique sportive du tir à l’arc.
Il était cependant parfaitement adapté à l’usage qu’on lui réservait : tirer des flèches très lourdes efficacement. Si jamais ce défi
vous intéresse et que vous vous intéressez aux arcs composites alors vous trouverez là une production d’un très bon rapport qualité-prix.

Ecrit par Jean-Marc LAFOND
Tir à l’arc magazine N°35
Novembre 2016
LE MONGOL
de Denis Betoulle
Un arc HORS-NORME
Une poignée trés Simple

Donnée Constructeur

Le test que nous vous présentons dans ce Numéro de TAM est extraordinaire, dans le sens où il sort réellement de l’ordinaire. Nous vous avions déjà présenté Denis Betoulle en 2010 dans le numéro 7 de TAM et nous avons aujourd’hui l’opportunité de tester l’une de ses créations. Denis Betoulle a comme particularité de fabriquer des arcs en utilisant uniquement des matériaux naturels, il propose donc des arcs en bois renforcés en tendon et des arcs composites. Les arcs composites mettent à profit les propriétés mécaniques de différents matériaux, ils sont donc composés de tendon sur dos, car il résiste très bien aux forces de tension, et de corne sur le ventre, car elle fonctionne très bien en compression. Ces deux matériaux sont fixés sur une âme en bois. Ce mode de fabrication était utilisé par les facteurs d’arcs turcs, perses, indiens, chinois ou encore mongols pour réaliser des arcs aux designs très différents. Les arcs de Denis Betoulle ne sont pas des facsimilés de designs historiques mais il s’inspire de ces formes pour réaliser ses propres créations. C’est le cas pour le Mongol. Contrairement à des productions modernes plus standardisées, il est ici possible de faire réaliser sa décoration sur mesure… à condition d’y mettre le prix. Par contre, il est plus difficile d’obtenir une puissance précise, les matériaux n’étant pas forcément parfaitement réguliers d’un arc sur l’autre. Enfin, contrainte spécifique à l’usage des matériaux naturels en général et du tendon en particulier, malgré les protections appliquées sur l’arc, la puissance de celui- ci peut varier en fonction de l’humidité ambiance. Ainsi, après plusieurs jours dans un lieu humide, l’arc pourra perdre quelques livres et en gagner quelques-unes après un séjour dans un lieu sec. Cela fait partie des spécificités et des charmes de ce type de fabrication.
Avant de parler de l’arc que nous avons testé, une fois n’est pas coutume, nous allons évoquer ses inspirations. Pour réaliser ce modèle, Denis Betoulle s’est inspiré des arcs de l’Est asiatique, Chine, Mongolie, Tibet, mais aussi territoire mandchou. Ces arcs partagent plusieurs similitudes. Alors que l’on a l’habitude de voir des arcs composites de petite taille souvent utilisés à cheval, les arcs de cette zone géographique sont plutôt de grande taille et étaient le plus souvent utilisés par des hommes à pied.
Du fait de leur grande taille, ces arcs possèdent des branches lourdes, ce qui génère, pour des puissances moyennes, des performances assez médiocres, du moins pas du tout en rapport avec ce que l’on serait à même d’attendre d’un arc composite. En fait, pour obtenir de bonnes performances, il faut, d’une part, augmenter la puissance de l’arc et, d’autre part, ne pas hésiter à tirer des flèches lourdes, voire très lourdes. De plus, ces arcs sont destinés à être tirés à une très grande allonge se situant entre 30 et 32 pouces de long, de manière à ce que le projectile puisse emmagasiner le plus d’énergie possible lors de sa propulsion par la corde. Autant dire que ce type de tir ne correspond pas vraiment à nos normes occidentales. Et il y correspond d’autant moins quand on rajoute que ces arcs étaient le plus souvent tirés avec un anneau de pouce.
Le modèle que nous avons eu dans les mains mesure 60 pouces de long et il développe une puissance de 63 livres à 28 pouces d’allonge. C’est peu au regard du design, mais c’est beaucoup au regard de notre capacité à maîtriser la puissance ! Les branches, avant leurs courbures, présentent un reflex assez limité mais les courbures augmentent considérablement le reflex. La décoration de l’arc est très sobre. Il est équipé d’un grip en cuir noir collé. On remarque tout de suite l’absence de repose-flèche ou de fenêtre d’arc. La flèche repose donc sur la main d’arc et il conviendra de prendre quelques précautions pour ne pas se blesser. D’une part, pensez à bien protéger l’avant de l’empennage de votre flèche : une ligature est assez traditionnelle mais quelques tours de chatterton sont tout aussi efficaces et plus rapides à mettre en œuvre. Vous pourrez aussi augmenter légèrement le d’étalonnage positif de la flèche. Enfin, si malgré tout vous n’être pas rassuré, vous pourrez porter un gant. Nous avons opté pour la méthode chatterton et détalonnage et n’avons eu aucun problème. Pour en revenir à l’arc, le dos des branches est recouvert de cuir fin peint de manière à protéger le tendon de l’humidité. La corne noire est polie et laissée intacte sur le ventre.
La corne s’arrête avant les courbures. Ce type d’arc composite est doté de courbures statiques, ce qui signifie qu’à l’armement, les courbures ne travaillent pas, ne se “déroulent” pas. À la base de ces courbures où syiahs, on trouve d’impressionnants tampons en bois de cerf dont le but est de guider la corde. Leur inconvénient est qu’ils ajoutent de la masse en… bout de branche.

Le cuir qui protège me dps recouvre le bord du ventre

Mesure Effectué

La courbe force/allonge

La courbure statique

Les nuances de corne noir sur le ventre de l’arc
La Prise en Main
Comme souvent sur ce genre d’arc, la poignée est fine. L’absence de repose-flèche pourrait faire craindre un positionnement irrégulier de la main, mais le grip en cuir pallie problème.
Avec 18 brins, la corde en Dacron est massive. Il serait intéressant de savoir si l’arc supporte des fibres plus modernes et plus performantes. À cause de son reflex assez important, il faut faire attention en bandant l’arc d’autant plus qu’à 63 livres, l’effort à fournir commence à devenir important. Une fois la corde en place, on peut admirer la ligne générale de l’arc, élégante, et qui n’a rien à voir avec les productions modernes comprenant de la fibre de verre et imitant ce design. On est ici dans le vrai. On peut alors commencer à armer l’arc.
La sensation sort de l’ordinaire. En fait, même si l’on atteint la moitié de la puissance de l’arc après 6 pouces d’allonge, ce qui st assez courant pour un recurve, par la suite, la prise de puissance ne diminue pas et l’on continue à prendre plus de 3 livres par pouce d’allonge, nous donnant l’impression d’une montée en puissance assez linaire.
On doute alors de la puissance annoncée.
Pourtant, arrivé à 22 pouces d’allonge, un phénomène surprenant a lieu avec une perte brutale de prise de puissance. On tombe alors à 1,6 livre par pouce d’allonge pendant 3 pouces avec le sentiment un peu inquiétant que l’arc est peut-être en train de casser.
Par la suite, l’arc reprend plus de puissance par pouce d’allonge mais, même entre 29 et 30 pouces, il ne prend que 2,6 livres, ce qui, pour un arc qui atteint alors les 68 livres, est franchement très bas. En fait, on a une démonstration du fonctionnement des courbures statiques jusqu’à 22 pouces d’allonge, la cordes est en contact avec les courbures, on arme alors un arc beaucoup plus court et donc plus puissant. Puis, arrivé à 22 pouces, la corde décolle des courbures et l’on arme alors un arc de 60 pouces plus long et donc plus souple. L’angles formé par la corde et la poupée reste faible, ce qui permet un bras de levier efficace et explique la très faible prise de puissance. Pour un arc de 63 livres, il est étonnamment agréable à armer. On décoche ensuite les premières flèches et les choses sont alors très différentes. Comme dit plus haut, ce design est étudié pour les allonges importantes et les fortes puissances.
À 8 grains par livre et 28 pouces d’allonge, on obtient une vitesse de 169 pieds/seconde, ce qui est vraiment faible.
Par ailleurs, du fait de la forte masse des extrémités, l’arc produit une secousse désagréable à la décoche. Cette secousse diminue alors que le poids de flèche augmente, mais reste significative à 12 grains par livre. On atteint alors une vitesse en
tir machine de 147 pieds/sec, ce qui est vraiment très faible. Cependant, comme nous l’avions indiqué plus haut, cet arc est destiné à être armé à une allonge bien plus importante. Avec 4 pouces d’allonge de plus, les performances seraient meilleures tout comme le comportement en main.

A la base des courbures, les impressonants tampons en bois de cerf destinées à stoper la corde

Les encoches sont renforcées par un insert en corne
PROTOCOLE des tests
La courbe force/allonge est obtenue en utilisant un peson électronique. Les mesures de vitesse sont effectuées à travers deux cinémomètres montés en tandem. On procède à trois séries de tirs en fonction de la masse de la flèche. Une première série avec une flèche ayant un rapport de 8 grains par livre, une seconde avec un rapport de 10 grains par livre, une troisième flèche d’une masse de 30 g et une dernière flèche avec un rapport de 12 gr/lbs. Pour chaque poids de flèche, on effectue dix tirs aux doigts et dix à la machine. Les résultats les plus hauts et les plus bas sont supprimés pour pallier d’éventuels défauts de mesures. L’allonge est toujours de 28 pouces, norme AMO. La corde utilisée est celle fournie ou conseillée par le fabricant. La machine à tirer utilise un décocheur à mâchoire. Les tirs aux doigts sont réalisés avec un contrôleur d’allonge et un gant Alaska Bowhunting Supplies renforcé en cordovan.

Relevée de performances
Conclusion
Ce type d’arc n’est pas destiné à tout le monde. || s’agit d’un objet exceptionnel ne serait-ce que par son mode de fabrication.
Par ailleurs, ce design ne se prête pas vraiment à notre pratique sportive du tir à l’arc.
Il était cependant parfaitement adapté à l’usage qu’on lui réservait : tirer des flèches très lourdes efficacement. Si jamais ce défi
vous intéresse et que vous vous intéressez aux arcs composites alors vous trouverez là une production d’un très bon rapport qualité-prix.

Ecrit par Jean-Marc LAFOND
Tir à l’arc magazine N°35
Novembre 2016
Chasser aujourd’hui avec un arc composite
Peut-on chasser aujourd’hui avec un arc composite traditionnel constitué de bois, corne et tendon, le tout collé avec un colle naturelle ?

Au cours de l’histoire les arcs composites ont gagné de nombreuses batailles ….

l’homme moderne a ses exigences et ne supporte plus les inconvénients que les anciens assumaient faute de mieux
Je me suis posé cette question car l’homme moderne a ses exigences et ne supporte plus les inconvénients que les anciens assumaient faute de mieux. Quels sont les “problèmes” relatifs à ces arcs composites me direz-vous ? Ils sont liés tout simplement au travail des matériaux utilisés selon les contraintes mécaniques qu’on leur impose et les variations météo, contrairement à nos traditionnels “modernes” en lamellé-collé et fibre de verre ou de carbone qui, eux, sont stables OU si peu variables.
J’ai eu l’occasion d’en discuter longuement au Game Fair 2016 avec un fabricant d’arcs composites totalement traditionnels, Denis Betoulle, puis d’en essayer quelques-uns, dont deux qui m’ont particulièrement attiré, sans doute les plus adaptés à la chasse. L’un a une forme dite turque, donc très court avec beaucoup de reflex, tandis que l’autre est un peu plus grand de type assyrien beaucoup moins reflex, plus stable à la décoche et beaucoup plus adapté aux grandes allonges. Le dernier possède l’énorme avantage de pouvoir être bandé seul, avec une simple fausse corde, alors que le turc nécessite d’être à deux pour ne parler que de la façon la plus simple et la plus sécuritaire.

Malgrés la petite taille de cet arc, la souplesse des branche le rend trés agréable pour du tir rapide au petit gibier.

Différents modèles d’arcs: Les en bas en cours de finitions.

Détail de la poignées après les premiers collages de la partie bois.

Siyah terminée d’une modèle Mongol.

Détail de la jonction branche-siyah.

En haut, corne de buffle brute; au millieu, tendons bruts; en, corne après découpe.
Mais avant tout, qui est Denis Betoulle ? Homme très sympathique, très facile d’accès, qui cherche à fabriquer des arcs du mieux possible et les mieux adaptés aux désirs de ses clients.
Il a commencé à fabriquer ces arcs primitifs en 1995 pour du tir médiéval puis il s’est mis aux arcs composites en 2004. Il est encore et toujours à la recherche du mieux. Quelles que soient leurs formes, ses arcs sont composés d’une âme centrale en bois (robinier, érable, bambou, frène, oranger des Osages) avec une couche de tendon sur le dos ce l’arc (tendon d’autruche, de bovin, de cheval) et une couche de corne (la meilleure vient du buffle d’eau d’Asie) sur le ventre. Le tout est lié avec de la colle naturelle qu’il fabrique lui-même à partir ce vessie natatoire d’esturgeon. Elle est au moins aussi, si ce n’est plus efficace, que les meilleures colles à bois modernes. Il vend d’ailleurs ses colles aux artisans ou artistes. devrais-je dire, qui font de la rénovation de peintures de tableaux anciens ou qui travaillent dans & marqueterie d’art.
L’arc ainsi terminé est ensuite protégé d’une couche de cuir sur le dos et les côtés puis saturé en vernis extérieur, en conférant ainsi une bonne isolation face aux intempéries. Denis peut sortir des arcs dans des puissances aussi variées que pour femmes et enfants en loisir et jusqu’à des puissances lourdes pour chasser les très gros gibiers. Dernièrement, un chasseur lui a demandé un arc de 90 livres. Encore peu connu dans le monde de la chasse, sa production part actuellement principalement chez des tireurs de compétition de FFTL (Fédération française de tir Libre) en catégorie tir historique. Il existe un championnat de France, d’Europe et du monde. Ensuite, viennent principalement les collectionneurs. Les pays de l’Est et d’ Asie sont très friands de ce type d’archerie. Denis m’avouait qu’il aimerait maintenant un peu plus toucher l’archerie a cheval et la chasse.
L’arc Composite Turc
Parlons maintenant des qualités Théoriques et reconnues de ce types d’arc. Tout d’abord, il faut savoir que les arcs composites Turcs ont conquis tant de territoires, ont suscité tant de peurs et ont gagné tant de batailles grâce à leur puissance que leur réputation s’est forgée naturellement avec le temps. Les grands guerriers ottomans tiraient tous entre 80 et 100 livres. Dans ces puissances, leurs arcs pouvaient rester bandés plusieurs semaines sans rien perdre de leur efficacité. Les historiens spécialisé dans les armes estiment qu’au delà de 60 ou 65 livres, ces arcs ont un rendement supérieur aux ars modernes. En dessous de 60 livres, ils ont un rendement équivalent aux arcs contemporains.
Avant de passer à l’essai sur le terrain, sur cible puis à la chasse, je vais passer en revue les “inconvénients” de ces arcs. En ce qui concerne l’arc turc, donc très court et très reflex, le principal problème est de le bander sans risquer de le voiler ou de prendre un siyah dans la tête. Le mieux est d’être à deux : l’un, assis, va le bloquer sur les genoux et tirer sur les deux branches, tandis que la deuxième personne va enfiler la corde sur la poupée. C’est la méthode la plus sécuritaire. Ensuite, il faut vérifier l’alignement de la corde sur les poupées et bien la centrer sur les siyahs. Si ce n’est pas le cas, il faut faire travailler les siyahs à la main pour bien les positionner. Puis, il faut vérifier l’équilibrage entre les branches supérieure et inférieure. Parfois, une branche sera plus incurvée qu’une autre.
Là aussi, à la main, en appui sur les genoux, il faut tirer sur la branche là moins incurvée pour l’arrondir un peu. Ensuite, et enfin, il faut “pomper” sur l’arc, c’est-à-dire armer 4 où 5 fois à des allonges progressives pour que tous les matériaux se mettent en forme. L’arc est prêt à tirer. Tout ceci paraît long et fastidieux mais avec un peu d’habitude, le tout s’effectue rapidement.
Le deuxième et dernier inconvénient de ces arcs composites est leur variation de qualités physiques et mécaniques selon la météo. Une forte chaleur, le froid ou un fort degré d’humidité vont influencer leurs performances. Mais ça, c’est de la théorie ; de combien sont ces variations, est-ce perceptible et vraiment néfaste aux tirs ? J’ai donc fait des essais dans toutes les conditions météo possibles. Denis Betoulle m’a confié fin août 2016 un arc turc de 46 pouces. Par temps très sec et des températures moyennes de 28 à 35 °C, il faisait exactement 50 livres à mon allonge de 25 pouces. Je l’ai laissé bandé 5 jours avec exactement les mêmes conditions météo. Chaque jour, je tirais une cinquantaine de flèches. Après 24 heures, la puissance n’avait pas bougé, 50 livres. Après 48 heures, le peson annonçait 48 livres, quatrième et cinquième jours, toujours 48 livres. Les essais des historiens montrent qu’au-delà de 70 ou 75 livres, ces variations sont négligeables.

Préparation du tendon: il faut d’abord l’écraser.


Colle de vessie Natatoire.

l’idéal est de bander l’arc à deux.

Controle de l’alignement des Branches de Poupées.
Essais de tirs
Le premier jour, j’ai tiré 10 flèches à 10 mètres sur une cible neuve épaisse (fûts bois 11/32 de 28 grammes) et mesuré leurs pénétrations. J’ai obtenu une moyenne de 21 cm. J’ai fait le même test avec un flat bow de fateur d’arc et un recurve industriel coréen, tous deux de 53 livres à mon allonge. J’ai obtenu exactement les mêmes profondeurs de pénétration à 2 mm près. J’ai refait la même expérience à 15 mètres et obtenu des profondeurs moyennes de 20 cm avec les 3 arcs. Conclusion : 3 livres de moins sur le turc composite ont donné les mêmes pénétrations que les deux arcs modernes.
J’ai donc laissé l’arc bandé 5 jours. En le débandant, il avait perdu pas mal de reflex. Après 24 heures, il avait retrouvé naturellement sa forme initiale, et récupéré ses 50 livres.
Lors d’essais de tirs avec différentes flèches de 28 grammes, bois, aluminium, carbone, j’ai obtenu des vols parfaits avec les trois types de matériaux, que ce soit à 10 mètres comme à 20 ou 25 mètres. Les vols étaient nettement moins rectilignes avec des flèches de 30 ou 35 grammes plus raides et totalement nuls avec des flèches de plus de 35 grammes. J’ai vraiment été épaté de la pureté des vols, quelles que soient les distances avec les fûts bois de 11/32, 50 livres, et des pointes de 125 grains, d’un poids total de 27 ou 28 grammes, donc environ 8 grains par livre.
Ces résultats me satisfont psychologiquement et philosophiquement, d’autant que je trouve anachronique et dommage d’utiliser autre chose que du bois avec ce genre d’arc.
Fin décembre, avec une température de 2° C et sous une petite pluie permanente, j’ai participé à une journée de poussées silencieuses. J’ai tiré quelques judos le soir avant de rentrer sans aucune différences de sensations à la décoche. En rentrant, je l’ai re-pesé pour ne constater aucune modification de puissance. Par contre, début janvier, par une matinée ensoleillé et -5° C, je l’ai pesé en rentrant de ma tournée, il faisait 53 livres.
D’origine, tous ces arcs composites sont ambidextres et ne possèdent pas de repose flèche. Le tir sur la main (de préférence avec un gant pour éviter toute coupure blessure venant d’une plume mal encollée), sans repose flèches, ne pose pas vraiment de problème de balistique. Par rapport à la position idéale de la flèche sur la poignée, un simple petit repère d’encoche fait avec du fil suffit pour ensuite encocher la flèche à peu près perpendiculairement à la corde. J’ai effectué différents essais en changeant volontairement cette position de 1 ou 2 mm vers le haut ou vers le bas pour ne constater aucune différence de trajectoire. Ceci dit par commodité pour les chasseurs que nous sommes et afin pouvoir positionner et encocher rapidement une flèche sans regarder, sans se poser de question, un petit repose-flèche en corne ou en bois tenu par une simple lanière de cuir va très bien et détermine à coup sûr et de manière définitive la place de la flèche sur la poignée.

Détail d’une poupée et la déco de l’arc assyrien.
Tradi ou moderne
Qui va choisir ce genre d’arc ? En fait, c’est un peu la même démarche d’esprit que celui qui aime les voitures de sport et qui va préférer rouler le week-end avec une Triumph Spitfire, une M.G. ou une Matra Jet plutôt qu’avec une Porsche moderne ou un cabriolet BMW. Certes, il sait qu’il n’aura pas les mêmes suspensions, le même freinage, qu’il faudra régulièrement lever le capot ou passer sous la voiture pour contrôler d’éventuelles fuites, mais le plaisir est tout autre. Celui qui choisira d’acquérir un tel arc aura le plaisir d’avoir en main, lorsqu’il part à l’entraînement ou à la chasse, la reproduction exacte d’un arc qui a été utilisé voilà plusieurs siècles par les meilleurs archers du monde, ceux-là mêmes qui ont fait trembler tant de nations, plutôt qu’un arc moderne en lamellé-collé et qui n’a plus rien du tout de traditionnel, même plus la forme pour certains. Pourtant, lorsqu’il décochera et enverra une flèche vers un animal, il saura qu’il a la même efficacité sur le terrain, c’est sûr.
Finalement, concrètement, quelles sont les différences entre un arc composite traditionnel et un arc moderne ? Je pars à la chasse, je prends mon arc habituel, je le bande en 5 à 10 secondes, avec ou sans fausse corde, avec application mais sans précaution particulière à part contrôler la bonne position des boucles de la corde sur les poupées. Je chasse sans me soucier de la température ou de la pluie.
Je passe ma demi-journée, ma journée ou ma semaine de chasse, je le débande sans me poser de question et le range en attendant le prochain entraînement ou la prochaine cession de chasse. L’arc composite va demander plus d’attention durant toutes les étapes précédemment citées. Je vais le bander avec beaucoup plus de précautions, avec une fausse corde ou à l’aide d’une tierce personne selon sa forme, bien contrôler la corde sur les poupées, et l’incurvation de chaque branche. Au besoin, il faudra faire travailler une branche plus qu’une autre pour équilibrer l’arc, l’armer 3 ou 4 fois pour l’amener progressivement à la pleine allonge et il sera prêt à partir. Ceci dit, avec un peu d’habitude, il faut 3 minutes pour faire tout cela.
En action d’entraînement ou de chasse, rien ne diffère vraiment d’un arc moderne bien que j’hésiterais à le sortir si la météo prévoyait des trombes d’eau toute la journée. (De toute façon, déjà pour moi en premier, j’hésiterais à sortir sous des trombes d’eau !!)
Ensuite, pour le débander, rien de vraiment particulier à part veiller à ne pas vriller et voiler une branche, mais en somme on le ferait avec certains arcs très recurvés ou possédant des branches très fines, et il pourra se reposer jusqu’à la prochaine sortie.
Au fait, ces arcs composites nécessitent au moins 80 heures de travail entrecoupées de longs temps de séchage et repos. Plus la puissance est élevée, plus le travail sera long et difficile. Par conséquent, les délais de fabrication oscillent entre 12 et 18 mois et les prix, chez Denis Betoulle, tournent autour de 1 000 à 1 200 € aujourd’hui.

Poupée et siyah de l’arc turc.
Détail de la déco d’une branche de l’arc turc.
Ecrit par Yvan Buchman
Magazine CHARC n°50
Avril 2017
Chasser aujourd’hui avec un arc composite
Peut-on chasser aujourd’hui avec un arc composite traditionnel constitué de bois, corne et tendon, le tout collé avec un colle naturelle ?

Au cours de l’histoire les arcs composites ont gagné de nombreuses batailles ….
« l’homme moderne a ses exigences et ne supporte plus les inconvénients que les anciens assumaient faute de mieux »
Je me suis posé cette question car l’homme moderne a ses exigences et ne supporte plus les inconvénients que les anciens assumaient faute de mieux. Quels sont les “problèmes” relatifs à ces arcs composites me direz-vous ? Ils sont liés tout simplement au travail des matériaux utilisés selon les contraintes mécaniques qu’on leur impose et les variations météo, contrairement à nos traditionnels “modernes” en lamellé-collé et fibre de verre ou de carbone qui, eux, sont stables OU si peu variables.
J’ai eu l’occasion d’en discuter longuement au Game Fair 2016 avec un fabricant d’arcs composites totalement traditionnels, Denis Betoulle, puis d’en essayer quelques-uns, dont deux qui m’ont particulièrement attiré, sans doute les plus adaptés à la chasse. L’un a une forme dite turque, donc très court avec beaucoup de reflex, tandis que l’autre est un peu plus grand de type assyrien beaucoup moins reflex, plus stable à la décoche et beaucoup plus adapté aux grandes allonges. Le dernier possède l’énorme avantage de pouvoir être bandé seul, avec une simple fausse corde, alors que le turc nécessite d’être à deux pour ne parler que de la façon la plus simple et la plus sécuritaire.

Malgrés la petite taille de cet arc, la souplesse des branche le rend trés agréable pour du tir rapide au petit gibier.

Différents modèles d’arcs: Les en bas en cours de finitions.

Détail de la poignées après les premiers collages de la partie bois.

Siyah terminée d’une modèle Mongol.

Détail de la jonction branche-siyah.

En haut, corne de buffle brute; au millieu, tendons bruts; en, corne après découpe.
Mais avant tout, qui est Denis Betoulle ? Homme très sympathique, très facile d’accès, qui cherche à fabriquer des arcs du mieux possible et les mieux adaptés aux désirs de ses clients.
Il a commencé à fabriquer ces arcs primitifs en 1995 pour du tir médiéval puis il s’est mis aux arcs composites en 2004. Il est encore et toujours à la recherche du mieux. Quelles que soient leurs formes, ses arcs sont composés d’une âme centrale en bois (robinier, érable, bambou, frène, oranger des Osages) avec une couche de tendon sur le dos ce l’arc (tendon d’autruche, de bovin, de cheval) et une couche de corne (la meilleure vient du buffle d’eau d’Asie) sur le ventre. Le tout est lié avec de la colle naturelle qu’il fabrique lui-même à partir ce vessie natatoire d’esturgeon. Elle est au moins aussi, si ce n’est plus efficace, que les meilleures colles à bois modernes. Il vend d’ailleurs ses colles aux artisans ou artistes. devrais-je dire, qui font de la rénovation de peintures de tableaux anciens ou qui travaillent dans & marqueterie d’art.
L’arc ainsi terminé est ensuite protégé d’une couche de cuir sur le dos et les côtés puis saturé en vernis extérieur, en conférant ainsi une bonne isolation face aux intempéries. Denis peut sortir des arcs dans des puissances aussi variées que pour femmes et enfants en loisir et jusqu’à des puissances lourdes pour chasser les très gros gibiers. Dernièrement, un chasseur lui a demandé un arc de 90 livres. Encore peu connu dans le monde de la chasse, sa production part actuellement principalement chez des tireurs de compétition de FFTL (Fédération française de tir Libre) en catégorie tir historique. Il existe un championnat de France, d’Europe et du monde. Ensuite, viennent principalement les collectionneurs. Les pays de l’Est et d’ Asie sont très friands de ce type d’archerie. Denis m’avouait qu’il aimerait maintenant un peu plus toucher l’archerie a cheval et la chasse.
L’arc Composite Turc
Parlons maintenant des qualités Théoriques et reconnues de ce types d’arc. Tout d’abord, il faut savoir que les arcs composites Turcs ont conquis tant de territoires, ont suscité tant de peurs et ont gagné tant de batailles grâce à leur puissance que leur réputation s’est forgée naturellement avec le temps. Les grands guerriers ottomans tiraient tous entre 80 et 100 livres. Dans ces puissances, leurs arcs pouvaient rester bandés plusieurs semaines sans rien perdre de leur efficacité. Les historiens spécialisé dans les armes estiment qu’au delà de 60 ou 65 livres, ces arcs ont un rendement supérieur aux ars modernes. En dessous de 60 livres, ils ont un rendement équivalent aux arcs contemporains.
Avant de passer à l’essai sur le terrain, sur cible puis à la chasse, je vais passer en revue les “inconvénients” de ces arcs. En ce qui concerne l’arc turc, donc très court et très reflex, le principal problème est de le bander sans risquer de le voiler ou de prendre un siyah dans la tête. Le mieux est d’être à deux : l’un, assis, va le bloquer sur les genoux et tirer sur les deux branches, tandis que la deuxième personne va enfiler la corde sur la poupée. C’est la méthode la plus sécuritaire. Ensuite, il faut vérifier l’alignement de la corde sur les poupées et bien la centrer sur les siyahs. Si ce n’est pas le cas, il faut faire travailler les siyahs à la main pour bien les positionner. Puis, il faut vérifier l’équilibrage entre les branches supérieure et inférieure. Parfois, une branche sera plus incurvée qu’une autre.
Là aussi, à la main, en appui sur les genoux, il faut tirer sur la branche là moins incurvée pour l’arrondir un peu. Ensuite, et enfin, il faut “pomper” sur l’arc, c’est-à-dire armer 4 où 5 fois à des allonges progressives pour que tous les matériaux se mettent en forme. L’arc est prêt à tirer. Tout ceci paraît long et fastidieux mais avec un peu d’habitude, le tout s’effectue rapidement.
Le deuxième et dernier inconvénient de ces arcs composites est leur variation de qualités physiques et mécaniques selon la météo. Une forte chaleur, le froid ou un fort degré d’humidité vont influencer leurs performances. Mais ça, c’est de la théorie ; de combien sont ces variations, est-ce perceptible et vraiment néfaste aux tirs ? J’ai donc fait des essais dans toutes les conditions météo possibles. Denis Betoulle m’a confié fin août 2016 un arc turc de 46 pouces. Par temps très sec et des températures moyennes de 28 à 35 °C, il faisait exactement 50 livres à mon allonge de 25 pouces. Je l’ai laissé bandé 5 jours avec exactement les mêmes conditions météo. Chaque jour, je tirais une cinquantaine de flèches. Après 24 heures, la puissance n’avait pas bougé, 50 livres. Après 48 heures, le peson annonçait 48 livres, quatrième et cinquième jours, toujours 48 livres. Les essais des historiens montrent qu’au-delà de 70 ou 75 livres, ces variations sont négligeables.

Préparation du tendon: il faut d’abord l’écraser.


Colle de vessie Natatoire.

l’idéal est de bander l’arc à deux.

Controle de l’alignement des Branches de Poupées.
Essais de tirs
Le premier jour, j’ai tiré 10 flèches à 10 mètres sur une cible neuve épaisse (fûts bois 11/32 de 28 grammes) et mesuré leurs pénétrations. J’ai obtenu une moyenne de 21 cm. J’ai fait le même test avec un flat bow de fateur d’arc et un recurve industriel coréen, tous deux de 53 livres à mon allonge. J’ai obtenu exactement les mêmes profondeurs de pénétration à 2 mm près. J’ai refait la même expérience à 15 mètres et obtenu des profondeurs moyennes de 20 cm avec les 3 arcs. Conclusion : 3 livres de moins sur le turc composite ont donné les mêmes pénétrations que les deux arcs modernes.
J’ai donc laissé l’arc bandé 5 jours. En le débandant, il avait perdu pas mal de reflex. Après 24 heures, il avait retrouvé naturellement sa forme initiale, et récupéré ses 50 livres.
Lors d’essais de tirs avec différentes flèches de 28 grammes, bois, aluminium, carbone, j’ai obtenu des vols parfaits avec les trois types de matériaux, que ce soit à 10 mètres comme à 20 ou 25 mètres. Les vols étaient nettement moins rectilignes avec des flèches de 30 ou 35 grammes plus raides et totalement nuls avec des flèches de plus de 35 grammes. J’ai vraiment été épaté de la pureté des vols, quelles que soient les distances avec les fûts bois de 11/32, 50 livres, et des pointes de 125 grains, d’un poids total de 27 ou 28 grammes, donc environ 8 grains par livre.
Ces résultats me satisfont psychologiquement et philosophiquement, d’autant que je trouve anachronique et dommage d’utiliser autre chose que du bois avec ce genre d’arc.
Fin décembre, avec une température de 2° C et sous une petite pluie permanente, j’ai participé à une journée de poussées silencieuses. J’ai tiré quelques judos le soir avant de rentrer sans aucune différences de sensations à la décoche. En rentrant, je l’ai re-pesé pour ne constater aucune modification de puissance. Par contre, début janvier, par une matinée ensoleillé et -5° C, je l’ai pesé en rentrant de ma tournée, il faisait 53 livres.
D’origine, tous ces arcs composites sont ambidextres et ne possèdent pas de repose flèche. Le tir sur la main (de préférence avec un gant pour éviter toute coupure blessure venant d’une plume mal encollée), sans repose flèches, ne pose pas vraiment de problème de balistique. Par rapport à la position idéale de la flèche sur la poignée, un simple petit repère d’encoche fait avec du fil suffit pour ensuite encocher la flèche à peu près perpendiculairement à la corde. J’ai effectué différents essais en changeant volontairement cette position de 1 ou 2 mm vers le haut ou vers le bas pour ne constater aucune différence de trajectoire. Ceci dit par commodité pour les chasseurs que nous sommes et afin pouvoir positionner et encocher rapidement une flèche sans regarder, sans se poser de question, un petit repose-flèche en corne ou en bois tenu par une simple lanière de cuir va très bien et détermine à coup sûr et de manière définitive la place de la flèche sur la poignée.

Détail d’une poupée et la déco de l’arc assyrien.
Tradi ou moderne
Qui va choisir ce genre d’arc ? En fait, c’est un peu la même démarche d’esprit que celui qui aime les voitures de sport et qui va préférer rouler le week-end avec une Triumph Spitfire, une M.G. ou une Matra Jet plutôt qu’avec une Porsche moderne ou un cabriolet BMW. Certes, il sait qu’il n’aura pas les mêmes suspensions, le même freinage, qu’il faudra régulièrement lever le capot ou passer sous la voiture pour contrôler d’éventuelles fuites, mais le plaisir est tout autre. Celui qui choisira d’acquérir un tel arc aura le plaisir d’avoir en main, lorsqu’il part à l’entraînement ou à la chasse, la reproduction exacte d’un arc qui a été utilisé voilà plusieurs siècles par les meilleurs archers du monde, ceux-là mêmes qui ont fait trembler tant de nations, plutôt qu’un arc moderne en lamellé-collé et qui n’a plus rien du tout de traditionnel, même plus la forme pour certains. Pourtant, lorsqu’il décochera et enverra une flèche vers un animal, il saura qu’il a la même efficacité sur le terrain, c’est sûr.
Finalement, concrètement, quelles sont les différences entre un arc composite traditionnel et un arc moderne ? Je pars à la chasse, je prends mon arc habituel, je le bande en 5 à 10 secondes, avec ou sans fausse corde, avec application mais sans précaution particulière à part contrôler la bonne position des boucles de la corde sur les poupées. Je chasse sans me soucier de la température ou de la pluie.
Je passe ma demi-journée, ma journée ou ma semaine de chasse, je le débande sans me poser de question et le range en attendant le prochain entraînement ou la prochaine cession de chasse. L’arc composite va demander plus d’attention durant toutes les étapes précédemment citées. Je vais le bander avec beaucoup plus de précautions, avec une fausse corde ou à l’aide d’une tierce personne selon sa forme, bien contrôler la corde sur les poupées, et l’incurvation de chaque branche. Au besoin, il faudra faire travailler une branche plus qu’une autre pour équilibrer l’arc, l’armer 3 ou 4 fois pour l’amener progressivement à la pleine allonge et il sera prêt à partir. Ceci dit, avec un peu d’habitude, il faut 3 minutes pour faire tout cela.
En action d’entraînement ou de chasse, rien ne diffère vraiment d’un arc moderne bien que j’hésiterais à le sortir si la météo prévoyait des trombes d’eau toute la journée. (De toute façon, déjà pour moi en premier, j’hésiterais à sortir sous des trombes d’eau !!)
Ensuite, pour le débander, rien de vraiment particulier à part veiller à ne pas vriller et voiler une branche, mais en somme on le ferait avec certains arcs très recurvés ou possédant des branches très fines, et il pourra se reposer jusqu’à la prochaine sortie.
Au fait, ces arcs composites nécessitent au moins 80 heures de travail entrecoupées de longs temps de séchage et repos. Plus la puissance est élevée, plus le travail sera long et difficile. Par conséquent, les délais de fabrication oscillent entre 12 et 18 mois et les prix, chez Denis Betoulle, tournent autour de 1 000 à 1 200 € aujourd’hui.

Poupée et siyah de l’arc turc.
Détail de la déco d’une branche de l’arc turc.
Ecrit par Yvan Buchman
Magazine CHARC n°50
Avril 2017
Chasser aujourd’hui avec un arc composite
« Peut-on chasser aujourd’hui avec un arc composite traditionnel constitué de bois, corne et tendon, le tout collé avec un colle naturelle ? »

Au cours de l’histoire les arcs composites ont gagné de nombreuses batailles ….
« l’homme moderne a ses exigences et ne supporte plus les inconvénients que les anciens assumaient faute de mieux »
Je me suis posé cette question car l’homme moderne a ses exigences et ne supporte plus les inconvénients que les anciens assumaient faute de mieux. Quels sont les “problèmes” relatifs à ces arcs composites me direz-vous ? Ils sont liés tout simplement au travail des matériaux utilisés selon les contraintes mécaniques qu’on leur impose et les variations météo, contrairement à nos traditionnels “modernes” en lamellé-collé et fibre de verre ou de carbone qui, eux, sont stables OU si peu variables.
J’ai eu l’occasion d’en discuter longuement au Game Fair 2016 avec un fabricant d’arcs composites totalement traditionnels, Denis Betoulle, puis d’en essayer quelques-uns, dont deux qui m’ont particulièrement attiré, sans doute les plus adaptés à la chasse. L’un a une forme dite turque, donc très court avec beaucoup de reflex, tandis que l’autre est un peu plus grand de type assyrien beaucoup moins reflex, plus stable à la décoche et beaucoup plus adapté aux grandes allonges. Le dernier possède l’énorme avantage de pouvoir être bandé seul, avec une simple fausse corde, alors que le turc nécessite d’être à deux pour ne parler que de la façon la plus simple et la plus sécuritaire.

Malgrés la petite taille de cet arc, la souplesse des branche le rend trés agréable pour du tir rapide au petit gibier.

Différents modèles d’arcs: Les en bas en cours de finitions.

Détail de la poignées après les premiers collages de la partie bois.

Siyah terminée d’une modèle Mongol.

Détail de la jonction branche-siyah.

En haut, corne de buffle brute; au millieu, tendons bruts; en, corne après découpe.
Mais avant tout, qui est Denis Betoulle ? Homme très sympathique, très facile d’accès, qui cherche à fabriquer des arcs du mieux possible et les mieux adaptés aux désirs de ses clients.
Il a commencé à fabriquer ces arcs primitifs en 1995 pour du tir médiéval puis il s’est mis aux arcs composites en 2004. Il est encore et toujours à la recherche du mieux. Quelles que soient leurs formes, ses arcs sont composés d’une âme centrale en bois (robinier, érable, bambou, frène, oranger des Osages) avec une couche de tendon sur le dos ce l’arc (tendon d’autruche, de bovin, de cheval) et une couche de corne (la meilleure vient du buffle d’eau d’Asie) sur le ventre. Le tout est lié avec de la colle naturelle qu’il fabrique lui-même à partir ce vessie natatoire d’esturgeon. Elle est au moins aussi, si ce n’est plus efficace, que les meilleures colles à bois modernes. Il vend d’ailleurs ses colles aux artisans ou artistes. devrais-je dire, qui font de la rénovation de peintures de tableaux anciens ou qui travaillent dans & marqueterie d’art.
L’arc ainsi terminé est ensuite protégé d’une couche de cuir sur le dos et les côtés puis saturé en vernis extérieur, en conférant ainsi une bonne isolation face aux intempéries. Denis peut sortir des arcs dans des puissances aussi variées que pour femmes et enfants en loisir et jusqu’à des puissances lourdes pour chasser les très gros gibiers. Dernièrement, un chasseur lui a demandé un arc de 90 livres. Encore peu connu dans le monde de la chasse, sa production part actuellement principalement chez des tireurs de compétition de FFTL (Fédération française de tir Libre) en catégorie tir historique. Il existe un championnat de France, d’Europe et du monde. Ensuite, viennent principalement les collectionneurs. Les pays de l’Est et d’ Asie sont très friands de ce type d’archerie. Denis m’avouait qu’il aimerait maintenant un peu plus toucher l’archerie a cheval et la chasse.
L’arc Composite Turc
Parlons maintenant des qualités Théoriques et reconnues de ce types d’arc. Tout d’abord, il faut savoir que les arcs composites Turcs ont conquis tant de territoires, ont suscité tant de peurs et ont gagné tant de batailles grâce à leur puissance que leur réputation s’est forgée naturellement avec le temps. Les grands guerriers ottomans tiraient tous entre 80 et 100 livres. Dans ces puissances, leurs arcs pouvaient rester bandés plusieurs semaines sans rien perdre de leur efficacité. Les historiens spécialisé dans les armes estiment qu’au delà de 60 ou 65 livres, ces arcs ont un rendement supérieur aux ars modernes. En dessous de 60 livres, ils ont un rendement équivalent aux arcs contemporains.
Avant de passer à l’essai sur le terrain, sur cible puis à la chasse, je vais passer en revue les “inconvénients” de ces arcs. En ce qui concerne l’arc turc, donc très court et très reflex, le principal problème est de le bander sans risquer de le voiler ou de prendre un siyah dans la tête. Le mieux est d’être à deux : l’un, assis, va le bloquer sur les genoux et tirer sur les deux branches, tandis que la deuxième personne va enfiler la corde sur la poupée. C’est la méthode la plus sécuritaire. Ensuite, il faut vérifier l’alignement de la corde sur les poupées et bien la centrer sur les siyahs. Si ce n’est pas le cas, il faut faire travailler les siyahs à la main pour bien les positionner. Puis, il faut vérifier l’équilibrage entre les branches supérieure et inférieure. Parfois, une branche sera plus incurvée qu’une autre.
Là aussi, à la main, en appui sur les genoux, il faut tirer sur la branche là moins incurvée pour l’arrondir un peu. Ensuite, et enfin, il faut “pomper” sur l’arc, c’est-à-dire armer 4 où 5 fois à des allonges progressives pour que tous les matériaux se mettent en forme. L’arc est prêt à tirer. Tout ceci paraît long et fastidieux mais avec un peu d’habitude, le tout s’effectue rapidement.
Le deuxième et dernier inconvénient de ces arcs composites est leur variation de qualités physiques et mécaniques selon la météo. Une forte chaleur, le froid ou un fort degré d’humidité vont influencer leurs performances. Mais ça, c’est de la théorie ; de combien sont ces variations, est-ce perceptible et vraiment néfaste aux tirs ? J’ai donc fait des essais dans toutes les conditions météo possibles. Denis Betoulle m’a confié fin août 2016 un arc turc de 46 pouces. Par temps très sec et des températures moyennes de 28 à 35 °C, il faisait exactement 50 livres à mon allonge de 25 pouces. Je l’ai laissé bandé 5 jours avec exactement les mêmes conditions météo. Chaque jour, je tirais une cinquantaine de flèches. Après 24 heures, la puissance n’avait pas bougé, 50 livres. Après 48 heures, le peson annonçait 48 livres, quatrième et cinquième jours, toujours 48 livres. Les essais des historiens montrent qu’au-delà de 70 ou 75 livres, ces variations sont négligeables.

Préparation du tendon: il faut d’abord l’écraser.


Colle de vessie Natatoire.

l’idéal est de bander l’arc à deux.

Controle de l’alignement des Branches de Poupées.
Essais de tirs
Le premier jour, j’ai tiré 10 flèches à 10 mètres sur une cible neuve épaisse (fûts bois 11/32 de 28 grammes) et mesuré leurs pénétrations. J’ai obtenu une moyenne de 21 cm. J’ai fait le même test avec un flat bow de fateur d’arc et un recurve industriel coréen, tous deux de 53 livres à mon allonge. J’ai obtenu exactement les mêmes profondeurs de pénétration à 2 mm près. J’ai refait la même expérience à 15 mètres et obtenu des profondeurs moyennes de 20 cm avec les 3 arcs. Conclusion : 3 livres de moins sur le turc composite ont donné les mêmes pénétrations que les deux arcs modernes.
J’ai donc laissé l’arc bandé 5 jours. En le débandant, il avait perdu pas mal de reflex. Après 24 heures, il avait retrouvé naturellement sa forme initiale, et récupéré ses 50 livres.
Lors d’essais de tirs avec différentes flèches de 28 grammes, bois, aluminium, carbone, j’ai obtenu des vols parfaits avec les trois types de matériaux, que ce soit à 10 mètres comme à 20 ou 25 mètres. Les vols étaient nettement moins rectilignes avec des flèches de 30 ou 35 grammes plus raides et totalement nuls avec des flèches de plus de 35 grammes. J’ai vraiment été épaté de la pureté des vols, quelles que soient les distances avec les fûts bois de 11/32, 50 livres, et des pointes de 125 grains, d’un poids total de 27 ou 28 grammes, donc environ 8 grains par livre.
Ces résultats me satisfont psychologiquement et philosophiquement, d’autant que je trouve anachronique et dommage d’utiliser autre chose que du bois avec ce genre d’arc.
Fin décembre, avec une température de 2° C et sous une petite pluie permanente, j’ai participé à une journée de poussées silencieuses. J’ai tiré quelques judos le soir avant de rentrer sans aucune différences de sensations à la décoche. En rentrant, je l’ai re-pesé pour ne constater aucune modification de puissance. Par contre, début janvier, par une matinée ensoleillé et -5° C, je l’ai pesé en rentrant de ma tournée, il faisait 53 livres.
D’origine, tous ces arcs composites sont ambidextres et ne possèdent pas de repose flèche. Le tir sur la main (de préférence avec un gant pour éviter toute coupure blessure venant d’une plume mal encollée), sans repose flèches, ne pose pas vraiment de problème de balistique. Par rapport à la position idéale de la flèche sur la poignée, un simple petit repère d’encoche fait avec du fil suffit pour ensuite encocher la flèche à peu près perpendiculairement à la corde. J’ai effectué différents essais en changeant volontairement cette position de 1 ou 2 mm vers le haut ou vers le bas pour ne constater aucune différence de trajectoire. Ceci dit par commodité pour les chasseurs que nous sommes et afin pouvoir positionner et encocher rapidement une flèche sans regarder, sans se poser de question, un petit repose-flèche en corne ou en bois tenu par une simple lanière de cuir va très bien et détermine à coup sûr et de manière définitive la place de la flèche sur la poignée.

Détail d’une poupée et la déco de l’arc assyrien.
Tradi ou moderne
Qui va choisir ce genre d’arc ? En fait, c’est un peu la même démarche d’esprit que celui qui aime les voitures de sport et qui va préférer rouler le week-end avec une Triumph Spitfire, une M.G. ou une Matra Jet plutôt qu’avec une Porsche moderne ou un cabriolet BMW. Certes, il sait qu’il n’aura pas les mêmes suspensions, le même freinage, qu’il faudra régulièrement lever le capot ou passer sous la voiture pour contrôler d’éventuelles fuites, mais le plaisir est tout autre. Celui qui choisira d’acquérir un tel arc aura le plaisir d’avoir en main, lorsqu’il part à l’entraînement ou à la chasse, la reproduction exacte d’un arc qui a été utilisé voilà plusieurs siècles par les meilleurs archers du monde, ceux-là mêmes qui ont fait trembler tant de nations, plutôt qu’un arc moderne en lamellé-collé et qui n’a plus rien du tout de traditionnel, même plus la forme pour certains. Pourtant, lorsqu’il décochera et enverra une flèche vers un animal, il saura qu’il a la même efficacité sur le terrain, c’est sûr.
Finalement, concrètement, quelles sont les différences entre un arc composite traditionnel et un arc moderne ? Je pars à la chasse, je prends mon arc habituel, je le bande en 5 à 10 secondes, avec ou sans fausse corde, avec application mais sans précaution particulière à part contrôler la bonne position des boucles de la corde sur les poupées. Je chasse sans me soucier de la température ou de la pluie.
Je passe ma demi-journée, ma journée ou ma semaine de chasse, je le débande sans me poser de question et le range en attendant le prochain entraînement ou la prochaine cession de chasse. L’arc composite va demander plus d’attention durant toutes les étapes précédemment citées. Je vais le bander avec beaucoup plus de précautions, avec une fausse corde ou à l’aide d’une tierce personne selon sa forme, bien contrôler la corde sur les poupées, et l’incurvation de chaque branche. Au besoin, il faudra faire travailler une branche plus qu’une autre pour équilibrer l’arc, l’armer 3 ou 4 fois pour l’amener progressivement à la pleine allonge et il sera prêt à partir. Ceci dit, avec un peu d’habitude, il faut 3 minutes pour faire tout cela.
En action d’entraînement ou de chasse, rien ne diffère vraiment d’un arc moderne bien que j’hésiterais à le sortir si la météo prévoyait des trombes d’eau toute la journée. (De toute façon, déjà pour moi en premier, j’hésiterais à sortir sous des trombes d’eau !!)
Ensuite, pour le débander, rien de vraiment particulier à part veiller à ne pas vriller et voiler une branche, mais en somme on le ferait avec certains arcs très recurvés ou possédant des branches très fines, et il pourra se reposer jusqu’à la prochaine sortie.
Au fait, ces arcs composites nécessitent au moins 80 heures de travail entrecoupées de longs temps de séchage et repos. Plus la puissance est élevée, plus le travail sera long et difficile. Par conséquent, les délais de fabrication oscillent entre 12 et 18 mois et les prix, chez Denis Betoulle, tournent autour de 1 000 à 1 200 € aujourd’hui.

Poupée et siyah de l’arc turc.
Détail de la déco d’une branche de l’arc turc.
Ecrit par Yvan Buchman
Magazine CHARC n°50
Avril 2017